Ralph 2.0 de Rich Moore et Phil Johnston

Ralph 2.0

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Déjà que Ralph premier du nom ne cassait pas trois briques à sa baraque. Ralph 2.0 partait avec une bande-annonce pleine de potentiel : le monde de Ralph s’ouvre à l’Internet au débit, au wifi et à la complexité des sites. Au programme : E-Bay, Disney, des chats, des spams, des tweets, etc. Tout notre quotidien concentré dans un film d’animation, revu et corrigé sous le prisme de l’humour, de la découverte et de la naïveté. C’était tentant.

Le résultat n’est pas vraiment à la hauteur de mes attentes. Ralph 2.0 est un fourre-tout, où les créateurs ont essayé de mettre autant de références que possible pour au final se retrouver avec trop de choses. C’est rigolo de voir Ralph découvrir Google (à prononcer à la française), le fonctionnement d’E-Bay, de tomber dans le panneau des spams, de voir les joyeusetés de Buzztube et de ses vidéos de chats, le revers de la gloire accompagné des horribles commentaires envoyés par les internautes, et j’en passe.

Seulement, cette suite est trop longue, le sujet majeur à savoir la résistance de l’amitié aux changements est étiré en long en large et en travers pour finir avec une morale à 2 bitcoins et 6 sous. L’immersion reste superficielle et pas forcément intéressante : s’immiscer dans les méandres d’un jeu en ligne, moui (même s’il y a une cohérence avec l’histoire) alors que cela aurait été plus fun de gratter encore plus dans notre quotidien, faire appel à Facebook, Instagram, à nos pratiques, faire remonter nos travers d’utilisateurs. Ce point ressort essentiellement sur l’aspect Buzztube : les chats et autres vidéos que l’on peut jeter en pâture à Internet. Le reste, tout est effleuré.

Ralph 2.0 est aussi une superbe vitrine Disney où les créateurs se sont démenés pour y faire entrer des tonnes de références, quitte à ce que ça déborde : Avengers, Star Wars, dessins animés. A noter l’idée de génie qui a malheureusement foiré en cours de route quand on connaît toute l’histoire : la fameuse séquence des princesses (la principale). Génie de créativité qui aurait pu sauver à elle seule le film SI elle n’avait pas été coupée. Faisant partie des privilégiés qui l’ont vu en entier, cette petite pépite d’humour et d’autodérision aurait valu son pesant de cacahuètes dans sa totalité. Elle perd donc un peu de sa saveur. Néanmoins, ils ont eu la gentillesse de garder plusieurs subtilités pour sauver cette scène qui restera certainement dans les annales du film d’animation. Je me permets d’ajouter : à quand un film Disney basé sur le concept de cette séquence ? Je cours le voir sans problème.

Ralph 2.0 ne fait pas remonter l’intérêt de cette franchise vidéoludique. On décroche parfois et le temps peut paraître long. À vouloir trop en faire, on se perd en conjoncture. Et puis, montrer ce film à des enfants qui ne sont pas au fait d’Internet, ils risquent de ne pas comprendre que tout est basé sur la subtilité de la chose.

Sortie en salles le 13 Février 2019.