![[CRITIQUE] : Un Grand Voyage Vers la Nuit [CRITIQUE] : Un Grand Voyage Vers la Nuit](https://media.paperblog.fr/i/885/8857567/critique-grand-voyage-vers-nuit-L-znpiRZ.jpeg)
Réalisateur : Bi Gan
Acteurs : Tang Wei, Huang Jue, Sylvia Chang, Lee Hong-Chi, ...
Distributeur : BAC films
Budget : -
Genre : Drame
Nationalité : Chinois, Français
Durée : 2h18min
Synopsis :
Luo Hongwu revient à Kaili, sa ville natale, après s’être enfui pendant plusieurs années. Il se met à la recherche de la femme qu’il a aimée et jamais effacée de sa mémoire. Elle disait s’appeler Wan Qiwen…
Critique :
#UnGrandVoyageverslanuit est de ces films indescriptibles. Si la 1ère partie patauge un peu entre le film noir et le film de mafia, sans appui dans le temps et l'espace, la 2nde en 3D est de toute beauté, entre songe poétique et prouesse technique de haute volée. (@CookieTime_LE) pic.twitter.com/Z0Xac16099— FuckingCinephiles (@FuckCinephiles) 4 février 2019
Bi Gan est un jeune cinéaste prometteur. Après son premier et seul court-métrage, Diamond Soutra en 2013, qui a reçu une Mention Spéciale dans la catégorie Asian New Force au 19ème Festival IFVA, et son premier long-métrage, Kaili Blues en 2016, primé au Festival de Locarno, le cinéaste nous présente son troisième film, Un grand voyage vers la nuit. Présenté à la section Un Certain Regard du Festival de Cannes l’année dernière, le film a fait sensation. Une rumeur qui s’est propagée, jusqu’à sa sortie en salle ce mois-ci, où la curiosité pour cette proposition cinématographique est plus forte que tout.
Il existe ces films dépeints comme indescriptibles. Un Grand Voyage Vers la Nuit en fait parti, indubitablement. Bi Gan s'affranchit des codes cinématographiques pour livrer un film qui donne du fil à retordre à notre cerveau, pour mieux appréhender un cinéma plus sensoriel. Il ne suffit plus de voir le film, il faut le ressentir au plus profond de son âme. Tout un programme, donc. Découpé en deux parties bien distinctes, le film nous propose bel et bien un voyage unique en son genre.
Kaili Blues, le précédent long-métrage de Bi Gan, a laissé le jeune homme sur sa faim. Il n’est plus satisfait de son film, qu’il trouve limité d’un point de vue technique. Pour Un Grand Voyage Vers la Nuit, il a voulu se dépasser visuellement et proposer un nouveau regard sur Kaili, la ville d’enfance du réalisateur, au coeur de la province du Guizhou. Prenant comme inspiration les peintures de Chagall pour le visuel et les romans de Mondiano pour la construction de l’histoire, le film veut nous plonger dans un monde sans point d’accroche dans l’espace-temps.
Comme le dit l’adage “tout vient à point à qui sait l’attendre”, le spectateur va être récompensé pour avoir survécu au joli vide de la première partie. Car dès que le titre du film apparaît à l’écran, nous rentrons dans un plan-séquence qui va nous présenter un monde onirique d’une puissance rare. L’espace est resserrée. Après un long tunnel dans une mine, le personnage débarque dans une sorte de village, où il déambule dans chaque recoin. Un concours de karaoké, une tenancière de billard qui ressemble étrangement à la femme qu’il a aimé, la caméra n’a de cesse de passer d’une saynète à l’autre. La séquence laisse une sensation étrange, suspendue dans le temps, mais qui ne s’arrête pas de tourner dans nos esprits à l’image de la scène finale.
Laura Enjolvy
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