Glass (201 de M. Night Shyamalan

Un des films les plus attendus de 2019, à savoir le troisième et ultime opus de ce qu'on sait être maintenant la trilogie de super-héros composée des précédents "Incassable" (2000) et (2017). A près près d'une décennie dans les limbes, dont le navrant "After Earth" (2013), le réalisateur-scénariste-producteur M. Night Shyamalan revient bel et bien en force et le producteur Jason Blum n'y est pas pour rien. En effet, ce dernier qui a explosé en lançant les franchises "Paranormal Activity" (2007-2012) et "Insidious" (2010-2013) a permis à Shyamalan de se refaire d'abord avec le très sympathique (2015)... "Split" qui a engrangé pas moins de 278 millions de dollars pour 9 millions de budget a aussi permis au cinéaste d'obtenir un budget plus conséquent pour clôturer sa trilogie, en précisant bien que ces 20 millions sont déjà bien en-deça des blockbusters habituels. Shyamalan réécrit ainsi le genre dans le fond et sur la forme... Si dans "Incassable" il n'y avait pas la Horde (Kevin et ses 24 personnalités) et si dans "Split" c'était un peu l'inverse cette fois les trois personnages sont réunis pour un quasi huis clos psycho-philosophique où la certitude des trois personnages sur leurs pouvoirs et leurs missions est mis à mal par une nouvelle arrivée, une psychiatre aux desseins mal définis au départ. On retrouve les trois acteurs principaux, James McAvoy d'abord, ensuite le duo Bruce Willis et Samuel L. Jackson qui se retrouve pour la 5ème fois 18 ans après "Incassable"...

Glass (201 de M. Night Shyamalan

On retrouve également la magnétique Anya Taylor-Joy, révélation du sublime (2016) de Robert Eggers et muse de Kevin depuis "Split". Mais surtout on retrouve Charlayne Woodard et Spencer Treat Clark qui incarnait déjà respectivement la maman de Elijah l'homme de ver et le fils de David Dunn 18 ans avant. En prime lapsychiatre est incarnée par Sarah Paulson qui est aussi la seule comédienne à ne pas avoir déjà jouée dans une saga de super-héros mais qu'on a vu récemment dans (2018) de Gary Ross et (2018) de Susanne Bier... On retrouve parfaitement le style réaliste qui a marqué les deux films précédents, des films de super-héros qui restent ancrés dans des super-pouvoirs impressionnants mais qui ne sortent pas d'un truc surnaturel digne d'une invraisemblance toute extraterrestre, on serait plus dans des x-men plus proches d'une nature humaine naturelle. Par là même, Shyamalan a opté pour des effets spéciaux qui s'intègrent dans le film sans être super démonstratifs. Tout est dans la mesure à tel point que, parfois on se dit qu'il est tout de même un peu timoré notamment dans la lutte entre la Horde et Dunn.

Glass (201 de M. Night Shyamalan

La prologue est intéressant et comble efficacement l'ellipse de temps depuis "Split" mais ensuite, la partie "asile" est sans doute un peu longue et repose trop sur des théories redondantes qui font que ce film est plus explicatif que les deux autres films alors que justement on en est plus là ! Un peu trop bavard et didactique cette partie arrive presque à nous ennuyer quand enfin le premier vrai rebondissement arrive. Le troisième acte, où comment les trois personnages vont enfin s'éveiller, reste clairement la partie qu'on attendait et une accélération parfaitement maitrisée à la fois de l'action et du propos. Les quatre rôles "secondaires" ne sont pas oubliés, même si la psychiatre reste sous-exploitée malgré un rôle essentiel. Shyamalan n'en oublie pas l'effet surprise, un twist attendu mais savamment orchestré pour terminer en apothéose une trilogie cohérente et truffée de références qui rend à la fois hommage aux Comics tout en offrant une alternative particulièrement judicieuse et jouissive. Clairement, "Incassable" reste le chef d'oeuvre mais le niveau des suites restent plutôt impressionnants. A voir et à conseiller.

Note :

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