Aquaman – 08/20

Par Taibbo

De James Wan
Avec Jason Momoa, Amber Heard, Willem Dafoe

Chronique : Après une succession d’échecs critiques et financiers qui ont (temporairement) ruiné les espoirs de Warner de proposer un univers partagé DC Comic concurrent à Marvel, le studio a décidé de la jouer prudente. Du fun, du spectaculaire, un scénario cousu de fil blanc, une prise de risque minimale, voilà le contrat auquel a dû s’atteler James Wan, plutôt doué pour tout faire exploser sur grand écran (en témoigne sa participation à la saga Fast & Furious)
La seule audace d’Aquaman est peut-être son héros lui-même, réputé comme le plus ringard de la Justice League. Pour le coup, Jason Moma réussit à crédibiliser le personnage niveau carrure. En revanche, pas à masquer qu’il joue comme une huitre et qu’il est aussi à l’aise avec l’humour potache qu’on veut lui imposer qu’un bigorneau avec un couteau. D’ailleurs, même si l’humour est un de principaux arguments marketing martelé par Warner pour vendre son film, ne vous attendez pas à rire, ou alors au dépend de son personnage. Il pourrait compenser par son côté badass, mais (et je vais sans doute me faire trucider) Venom était autrement plus convaincant sur ce point (car tellement plus tordu).
Aquaman se démarque surtout pour son excès de kitch, en tout et jusqu’à l’écœurement. Des décors aux costumes (la palme pour Nicole Kidman, qui a dû faire une sacrée crasse à la costumière) en passant par les créatures, tout est too much, jusqu’aux musiques, un craquage total sans aucune cohérence qui souligne souvent de grands moments de génance.
Et que c’est c’est long et attendu ! Ceci dit, on ne peut pas enlever au film de James Wan qu’il est d’un point de vue technique très bien foutu. Il impressionne dans sa capacité à rendre crédible les scènes sous-marines. Les mouvements des personnages, le traitement des cheveux et des vêtements sous l’eau, l’animation dans son ensemble est remarquable. Hormis quand on nous ressort ces interminables scènes d’action illisibles en mode bouillie numérique pour le fameux « grand combat de la fin ». Vain, déjà-vu, épuisant…
Au final Aquaman est loin d’être le pire (Suicide Squad et Justice League ont encore de la marge) d’un univers DC qui se cherche encore une identité, il est simplement d’une banalité et d’un mauvais goût assez désespérant. Ah et si vous espériez un discours écolo fort et audible, vous pouvez repasser !


Synopsis : Les origines d’un héros malgré lui, dont le destin est d’unir deux mondes opposés, la terre et la mer. Cette histoire épique est celle d’un homme ordinaire destiné à devenir le roi des Sept Mers.