Woman at war

Woman at warZorro glacé
Un vrai bol d’air au cœur des beaux paysages islandais sous un beau ciel bleu justement récompensé par le prix de la critique à Cannes. Une chef de chœur douce et souriante se transforme en activiste écolo partie en guerre contre les pylônes électriques défigurant les grands espaces islandais. Et ce tout comme Zorro, elle alterne entre vie privée paisible et action coup de poing solitaire dans la pampa équipée de son arc et de flèches. Racontez comme cela c’est drôle ; et bien oui, ça l’est ; le ton de la fable burlesque s’allie parfaitement avec le discours sous-jacent autour de la défense de l’environnement. Mais au-delà de ce sens hyper fin de la comédie, le scénario laisse aussi une belle part au portrait complexe de cette femme livrée à un choix cornélien entre la cause à défendre et ses aspirations de femme. Lorsqu’elle a la possibilité d’adopter, hop, le film redémarre et trouve un second souffle lui permettant de ternir la distance et de ne pas s’enliser. Beau scénario et belles trouvailles dont la sœur jumelle et le « cousin présumé » sont de magnifiques exemples. De fait la naïveté ressentie dans les premières minutes laisse place au fur à mesure à une vraie profondeur. Une autre trouvaille sympa est de voir les musiciens jouant la partition de la bande son et de s’en servir comme de véritables éléments narratifs : un groupe pour les aspirations de Halla au combat et le chœur ukrainien symbolisant le désir de maternité. Certains comparent ce film à un mariage entre Wes Anderson et le Kusturica des débuts. Petit bijou passé sous les radars avec une scène qui restera dans les mémoires ; celle de l’attaque du drone à l’arc, symbole de la défense de nos vies privées. Vraiment à voir.
Sorti en 2018
Ma note: 17/20