Kirikou et la Sorcière

Par Inglourious Cinema @InglouriousCine

KIRIKOU ET LA SORCIÈREde Michel Ocelot

Dans cette maison et sur ce blog nous vouons un culte à extraordinaire artiste qu'est Michel Ocelot. D'abord car l'année dernière nous avons eu le privilège d'assister à un question réponse avec lui. Nous avons été extrêmement touché par sa bienveillance, touchés par sa philosophie, et galvanisés par son discours que l'on retrouve dans ses films. Bizarrement je n'avais jamais vu l'oeuvre qui lui a apporté sa popularité et qui l'a fait connaître du grand public.
Je pourrai vous pitcher le film, mais Youssou N'dour l'a fait mieux que je ne pourrai jamais le faire ...



Dans le village, l'eau et les hommes avaient disparuLes femmes pleuraient et tremblaient devant la sorcièreKirikou seul savait où trouver notre grand-pèreKirikou mon ami nous a redonné la vieKirikou n'est pas grand, mais il est vaillantKirikou est petit, mais c'est mon amiKirikou n'est pas grand, mais il est vaillantKirikou est petit, mais c'est mon amiSur la route des flamboyantsDu haut de la case de KarabaLes fétiches surveillent le villageKirikou demande pourquoi Karaba est si méchanteKirikou mon ami nous a redonné la vieKirikou n'est pas grand, mais il est vaillantKirikou est petit, mais c'est mon amiKirikou n'est pas grand, mais il est vaillantKirikou est petit, mais c'est mon amiKirikou est petit, mais c'est mon ami,Mais c'est mon amiKirikou n'est pas grand, mais il est vaillant,Mais il est vaillantKirikou n'est pas grand, mais il est vaillantKirikou est petit, mais c'est mon amiKirikou n'est pas grand, mais il est vaillantKirikou est petit, mais c'est mon ami
Ce film est un bonbon, une œuvre originale, ce qui n'est pas commun. Une histoire créée de toutes pièces par Michel Ocelot. Il explique qu'il a l'habitude de lire beaucoup de contes de tous pays, qui deviennent le terreau fertile de sa création. Le tout est  passé au tamis de la vie du réalisateur, qui a passé une partie de son enfance en Afrique.


Ce film est un conte;
Une situation de base assez dramatique, un village plein de femmes et d'enfants seuls. Les hommes ayant été dévorés par Karaba, la sorcière qui a bloqué la source et a laissé ce village sans eau. Un bébé qui a la naissance a des principes bien à lui qui détonnent avec le quotidien de ceux qui l’entourent, et qui décide de sauver ce village et ses habitants. Comme pour chaque conte il va devoir affronter des épreuves. Il apprendra de chacune d'elles, et tenaillé par une question « pourquoi Karaba est-elle méchante? ». Il ira plus loin que n'importe qu'elles personnes d'autres. Il sera le salut de son village, et vivra un épilogue magique. Puis une lecture plus adulte avec une métaphore extrêmement forte d'un viol, et une bouleversante voire onirique vision de la résilience.
Ce film reprend les thèmes chers à Michel Ocelot. Les femmes, leurs forces immenses, et les violences et la maltraitance qu'elles subissent. Les enfants qui portent l'espoir et qui par leurs visions pures et pleines de bon sens,sont la solution des problèmes de ce monde. Problèmes que les adultes ne savent pas résoudre. Puis il y a la nécessité de regarder les problèmes en face, droit dans les yeux, meme si c'est effrayant.Cependant il y a quelque chose d'un peu différent dans ce film, pas unique dans son œuvre, mais remarquable. Pour raconter cette histoire il laisse les jeux d'ombres qui sont souvent sa marque de fabrique. La il s'attarde sur ses personnages, ils sont sublimes. Les corps des femmes sont sublimés, toutes différentes, toutes belles, avec comme point d'orgue la bellissime Karaba.Mais c'est dans les arrières plans que l'on retrouve sa patte si caractéristique, ses arbres dessinés, cette végétation apaisante.
En conclusion, je vous conseillerai de voir et revoir Kirikou !