The Catcher Was a Spy

The Catcher Was a SpyTHE CATCHER WAS A SPYde Ben LewinCe film est la démonstration que la somme des talents ne fait pas forcément un grand film.Moe Berg est un joueur de baseball qui joue en première ligue depuis quinze ans, et on le pousse doucement vers le rôle d’entraîneur. Mais lui, cet homme à part, proche de personne, extrêmement cultivé décide de mettre son talent au service de son pays et devient espion.Je suis arrivée à ce film pour son casting. Les artistes prestigieux sont présents à tous les niveaux. Et même les seconds rôles qui n'ont que quelques lignes dans le script portent des noms qui font de l’œil à n'importe lequel d'entre nous. Je ne peux pas tous les nommer, mais il y a entre autre Sienna Miller, Giancarlo Giannini, Hiroyuki Sanada, Mark Strong, Jeff Daniels, Guy Pearce, Pierfrancesco Favino ... .Et c'est sans parler de Paul Rudd qui interprète Moe Berg le héros du film. 

Et pourtant à aucun moment cette histoire ne prend.

Ce n'est pas à cause de la réalisation qui est plutôt bien faite. Je n'ai apprécié que moyennement la ligne chronologique. Mais sinon c'est plus que correct. La photo a un petit coté suranné qui entre en écho avec cette histoire et la période où elle se déroule. Elle est soignée et agréable.
The Catcher Was a SpyNon le vrai problème de ce film est le scénario. Je ne jette pas la pierre à Robert Rodat qui maîtrise son art, la preuve est que c'est lui qui a signé celui du film "Il faut sauver le soldat Ryan". Non c'est plus la volonté de parler de cet homme atypique qu'est Moe Berg(man),il l’amputera son nom en fonction des périodes de sa vie, qui est une mauvaise idée. Cet homme est déjà unique, en plus de sa carrière de sportif, il est diplômé de diverses grandes écoles, sur plusieurs continents, et il parlait une multitude de langues. Rien que ça à l'écran ça passe mal. 
The Catcher Was a SpyIl traverse cinq ou six pays, et évidemment il maîtrise toutes leurs langues. On a l'impression que le scénario en fait trop. Et il lui fait perdre des points de crédibilité. Rajouter à ça qu'il comprend tout aussi bien les problèmes géopolitiques, que nucléaires, et qu'il a un talent improbable en close combat...
Ensuite il se balade pendant tout le film en disant, «oui mais je ne suis pas un bon base baller», ce qui rajoute au coté faux modeste du personnage. Il n'est pas le meilleur joueur du moment, mais il a quand même joué quinze ans en ligue un. Il devait avoir quelques talents. Et c'est dissonant avec ce personnage si sure de lui.Le pompon étant finalement que ce personnage est une énigme, entouré d'un secret emballé dans un mystère. On ne sait rien sur qui il était, au final il ne reste que ce qu'il savait et ce qu'il a fait. Par exemple on ne sait pas pourquoi il refusa une médaille pour le travail qu'il effectua pendant la guerre mondiale. sur sa vie privée, on ne connait rien si ce n'est qu'une femme, une petite amie. Ça n'a pas empêché Nicholas Dawidoff d'écrire un roman éponyme qui donna naissance à ce film.

The Catcher Was a SpyLes relations homosexuelles de Berg sont les seuls moments qui donnent un tant soit peu d'humanité et d'épaisseur à son personnage. Elles semblaient tellement dissonantes avec le reste du film que j'ai été fouiner. Elles sont toutes inventées par le scénariste. Alors sur le papier ça me gène, si c'est un film biographique autant que j'ai un aperçu de qui est l'homme dont on me parle. Ensuite comme je vous le disais ça ne colle pas avec le film. Ça le rend humain, là où il y a peu de choses qui vont dans ce sens. Pour moi, tout est à l'avenant. Un casting de rêve, ou peu de place lui est accordé, un vrai personnage héroïque de la seconde guerre mondiale mais mystérieux et tellement atypique qu'il est difficile de le porter à l'écran, et pour un biopic qui perd en crédibilité.

Ce film ne m'a pas embêté, il ne m'a pas passionné, il n'est même pas un bon moment passé devant mon écran. Et je comprends pourquoi il a eu tant de problèmes à être distribué;