Chacun pour Tous (2018) de Vianney Lebasque

Par Seleniecinema @SelenieCinema

Le réalisateur Vianney Lebasque avait déjà abordé la sport avec "Les Petits Prince" (2013), cette fois ce n'est pas le foot mais le basket qu'il a choisit via une histoire vraie assez incroyable ; en effet, en 2000 un scandale a éclaté aux Jeux Olympiques de Sydney quand a été divulgué que l'équipe nationale espagnole Handisport était composé de seulement 2 joueurs déficients intellectuels sur 12 !... Cette affaire et le fait que Vianney Lebasque a été Président du Festival de courts métrages à Cannes en 2015 a poussé le cinéaste a se lancer dans le projet. Mais loin de raconter les faits réels il a préféré signer un Fell Good movie entre émotion et rire en s'inspirant forcément du fond de l'affaire. Au casting le cinéaste a suivi les "sélectionneurs" espagnols en choisissant uniquement deux comédiens handicapés mentaux entourés d'acteurs confirmés.

En tête d'affiche on a l'acteur fétiche de Robert Guédiguian, Jean-Pierre Darroussin qu'on ne présente plus. Il est entouré d'une jeune génération avec Olivier Bathélémy vu dans "Notre Jour Viendra" (2010) de Romain Gavras et "Aux Yeux de Tous" (2012) de Cédric Jimenez, le comique Ahmed Sylla vu dans un autre sport dans "L'Ascension" (2017) de Ludovic Bernard et Camélia Jordana remarqué dans "Le Brio" (2017) de Yvan Attal. Pour les deux comédiens déficients mentaux le réalisateur a écumé les ESAT (Etablissement et Service d'Aide à l'Emploi) durant quatre mois avant de trouver son bonheur au sein d'un groupe de théâtre comme il l'explique : "Nous sommes tombés sur une compagnie de théâtre formidable, Le Théâtre du Cristal, dont le metteur en scène, Olivier Couder travaille exclusivement avec des acteurs en situation de handicap et qui arrive à un résultat exceptionnel."... Vianney Lebasque co-signe le scénario avec Franck Bellocq connu pour être l'acolyte de Kev Adams sur la série TV "Soda" (2014) et en réalisant "Love Addict" (2018)... Le premier soucis du film réside dans le détournement de l'affaire en question, si on est scandalisé par cette équipe espagnole fantoche on peut rester un peu perplexe par la morale de cette "nouvelle équipe française" dont l'excuse devrait semble-t-il plus acceptable. Mais pourquoi pas, le côté Feel Good movie prend forme avec un scénario cousu de fil blanc.

On a droit à une succession de séquences sorties toutes droites du cahier des charges du genre avec des idylles convenues, un montage oscillant entre fêtes et rigolades en groupes et petits moments émotions. Mais le pire reste les dialogues ineptes et sans une once d'originalité, voir très maladroits comme par exemple cette réplique : "... personne n'a le droit de t'interdire de rouler une pelle à une meuf" (!?) ... Ben si, outre la pauvreté de cette phrase il y a sans doute l'avais de la demoiselle en question peut-être ?! Sans être honteux ou choquant cette comédie reste sans prétention et sans panache alors même que le cinéaste tient là un sujet justement ambitieux et original. Vianney Lebasque signe une comédie convenue, mollassonne sans aucune prise de risque, soit dans la veine de 95% des comédies françaises. Dans le genre on ne saurait donc que vous conseiller le film "Champions" (2018) de Javier Fesser dont la thématique reste très similaire.

Note :

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