Critiques express : le Grand Bain, les Crimes de Grindelwald …

Critiques express : le Grand Bain, les Crimes de Grindelwald …

Il y a encore eu pas mal de sorties intéressantes (ou moins) au cinéma ces dernières semaines. Voilà donc en résumé ce que l’on a pensé de Le Grand Bain, Les Animaux Fantastiques 2, Seule la Vie, Jean-Christophe & Winnie et Sale Temps à l’Hôtel El Royale.

Le Grand Bain

Critiques express : le Grand Bain, les Crimes de Grindelwald …

De Gilles Lellouche, on a souvent l’image de l’acteur un peu lourd et le voir s’attaquer à son premier film en tant que réalisateur nous faisait pas mal tiquer. Puis il y a eu le casting et les retours positifs autour du Grand Bain depuis sa présentation à Cannes. Et force est de constater que les louanges ne sont pas usurpées puisque non seulement le film est bien réalisé mais en plus il est très touchant.

S’attardant sur un groupe de quadras/quinquas dépréssifs qui trouvent refuge dans la natation synchronisée masculine, le réalisateur nous offre alors un Full Monty à la française vraiment réussi avec une tendresse palpable pour ses personnages. Avec une grande bienveillance et un casting 5 étoiles plus qu’investi, nous avons donc le droit à un véritable feel good movie.

Les Animaux Fantastiques : Les Crimes de Grindelwald

Critiques express : le Grand Bain, les Crimes de Grindelwald …

Le premier volet des Animaux Fantastiques nous avait déjà profondément déçus avec ses personnages inconsistants et son histoire qui peinait à avancer. Mais bon, l’univers de J.K. Rowling reste tout de même passionnant et on pouvait être curieux de voir l’histoire enfin décoler dans le second volet. Hélas, ce ne sera pas encore pour cette fois. Le fameux Grindlewald s’échappe et fonce à Paris et attends de retrouver Croyance qui, quand à lui, cherche sa véritable identité. D’un autre côté, Norbert est de retour, missionné par Dumbledore pour les retrouver et les arrêter.

Mais tout cela reste des motivations bien floues et les personnages ne savent clairement pas ce qu’ils doivent faire dans cette histoire. Le réalisateur David Yates non plus d’ailleurs avec des scènes d’action illisibles et un Paris des 30 fantastiques mais boursouflé aux effets visuels voyants. On peine donc vraiment à suivre le film qui n’a rien à raconter (sauf dans les motivations finales de Grindelwald) et dont on se contrefiche des personnages, quand ils ne nous énervent pas. Tout cela est donc une 2e introduction vide pour une histoire qui pourrait enfin démarrer dans le prochain épisode. En attendant, on appréciera juste la courte apparition de Jude Law (parfait en Dumbledore jeune) et un Johnny Depp étonnament sobre dans son rôle de Grindelwald.

Jean-Christophe & Winnie

Critiques express : le Grand Bain, les Crimes de Grindelwald …

Ca sentait le projet casse-gueule pour Disney. Dans la série des films d’animation qui passent en live, pourquoi s’intéresser à Winnie ? Et pourquoi confier ça à Marc Forster qui n’était pas spécialement en odeur de sainteté récemment ? Et quand les visuels de ces peluches trop passées à la machine à laver sont sortis, cela ne nous a pas plus rassuré. La seule interrogation était de savoir ce qu’allait faire Ewan McGregor là dedans.

Et puis en voyant le film, on se rend compte qu’on avait faux sur toute la ligne, que le concept, le design et la présence de McGregor sont ici extrêment cohérents dans ce film qui parle d’un adulte confronté à tous les problèmes de la société (responsabilité, chômage, après-guerre), qui doit retrouver la simplicité de son âme d’enfant. Et le film fonctionne à la perfection là dessus, trouvant alors une âme à partager et utilisant la philosophie de Winnie pour nous ramener sincèrement aux choses simples et essentielles. Tout ce qu’on a envie de faire après, c’est des free hugs.

Sale temps à l’hôtel El Royale

Critiques express : le Grand Bain, les Crimes de Grindelwald …

Depuis La Cabane dans les Bois, on avait perdu de vue Drew Goddard. Resté dans l’ombre (scénariste sur Seul sur Mars, showrunner sur la 1re saison de Daredevil, un projet Sinister Six qui ne verra pas le jour), le revoilà avec un nouveau huis-clos qui s’amuse avec ses codes. Après l’horreur, c’est le polar noir ambiance 70’s qui est ici revisité. Dans un hôtel sur la frontière entre la Californie et le Nevada, 7 individus cachant chacun un lourd secret débarquent et pourraient repartir avec un magot qui a été planqué ici il y a 10 ans.

Comme à son habitude, le scénariste s’amuse donc avec les codes pour révéler les secrets de ses personnages mais aussi de l’hôtel petit à petit. Enchaînant les surprises, les personnages hauts en couleur et à multiples facettes et surtout avec une réalisation sophistiquée qui pose une ambiance aguicheuse, on se laisse prendre au jeu, d’autant plus qu’il en profite pour régler quelques comptes politiques et sociaux. Il est juste dommage que le film s’égare parfois dans certaines longueurs et verbiages pour vraiment plonger dedans. Mais on appréciera la révélation sensible et forte de Cynthia Erivo, largement à la hauteur de pointures comme Jeff Bridges ou Jon Hamm qui achèvent de donner au film un vrai cachet.

Seule la Vie

Critiques express : le Grand Bain, les Crimes de Grindelwald …

Déjà présent sur le scénario impeccable de Crazy Studpid Love et surtout cartonnant à la télé avec sa création This is us, on était curieux de voir ce qu’allait donner le second long-métrage de Dan Fogelman, mélo choral sur la vie vue par différents personnages d’horizons éloignés. Un couple qui va devenir parent, une gamine qui vit avec son grand-père et traine avec son groupe de rock, un producteur espagnol d’olives qui héberge un couple, voilà des personnages qui vont, sans vraiment le savoir être liés par la vie.

Bref, tous les ingrédients sont là pour avoir un nouveau beau film familial. Hélas, ce qui fonctionnait parfaitement dans This is us, est ici particulièrement lourd. La faute à une narration incroyablement pataude et à des personnages irritants au possible, sans oublier cette volonté flagrante de donner des leçons. C’est vraiment dommage car on avait envie de l’aimer ce projet avec Oscar Isaac !