Outlaw King (2018) de David MacKenzie

L'histoire vraie du roi d'Ecosse Robert Ier de Brus, un nom qui doit dire quelque chose à beaucoup puisqu'il est le roi qu'un certain William Wallace tente de soutenir et de rallier à sa cause dans le magnifique film "Braveheart" (1995) de et avec Mel Gibson... Si ce dernier est un biopic très romancé de William Wallace, "Outlaw King" est un biopic qui se veut plus réaliste sur le destin tout aussi incroyable du roi d'Ecosse aussi connu comme Robert Bruce. Pas officiellement une suite, loin de là, il n'en demeure pas moins que l'histoire du film rejoint l'Histoire et il peut s'enrichir d'un point de vue ludique comme une suite "officieuse" à "Braveheart"... Ce projet est siglé Netflix et, comme à leur habitude, se dote d'un casting au prestige du Grand Ecran avec en premier lieu le réalisateur David MacKenzie, excellent cinéaste auquel on doit "My Name is Hallam Foe" (2007), "Perfect Sense" (2011), "Les Poings contre les Murs" (2013) et surtout l'excellent "Comancheria" (2016).

Outlaw King (2018) de David MacKenzie

Il retrouve ainsi son acteur de ce dernier film, Chris Pine qu'on avait pas franchement remarqué depuis "Wonder Woman" (2017) de Patty Jenkins. Son épouse est incarnée par la jeune Florence Pugh révélation du film "The Young Lady" (2017) de William Oldroyd et vue dans "les Mauvais Esprits" (2017) de Olaf de Fleur Johannesson. Un de ses compagnons d'arme est joué par le méconnaissable Aaron Taylor-Johnson connu comme étant (2013) de Jeff Wadlow et Quicksilver dans "Avengers : l'Ere d'Ultron" (2015) de Joss Whedon. Dans le rôle du roi d'Angleterre Edouard Ier on reconnait Stephen Dillane en Edouard Ier, rôle qui a dû lui rappeler son personnage dans la série TV "Games of Throne" (2012-2015). Et enfin, la boucle est bouclée avec le père de Robert Bruce, incarné par James Cosmo vu également dans la série TV "Games of Throne" (2011-2013), il retrouve ses partenaires respectifs de "Wonder Woman" et "les Mauvais Esprits" mais surtout il est un des compagnons de William Wallace dans "Braveheart" !... Si le film de Gibson se focalise sur William Wallace sur la période 1297-1305 "Outlaw King" débute en 1302 pour finir en 1314... D'un point de vue reconstitution le film n'a rien à envier à "Braveheart" avec des costumes et décors correspondants à l'époque, avec en prime des paysages sublimes. Le premier vrais soucis reste la performance de Chris Pine qu'on a connu plus inspiré. En effet l'acteur est un peu amorphe, voir inexpressif (surtout face à Douglas/Taylor-Johnson et Elizabeth/Pugh). A l'image sans doute du manque de souffle épique du film. En cela on est loin du romanesque et de la flamboyance de "Braveheart". Certe le film s'ancre nettement plus dans un réalisme brute mais il n'en demeure pas moins que Mackenzie signe une épopée trop étriquée qui maque singulièrement d'ampleur. Le scénario s'attache aux évènements charnières tel qu'un résumé pourrait le faire mais en survolant ou en omettant bien des paramètres notamment géo-politiques.

Outlaw King (2018) de David MacKenzie

On peut également être déçu par des personnages trop peu développés, on peut penser aux frères de Robert Bruce, mais aussi à son épouse. Et enfin on peut être déçu par les libertés prises avec les faits réels surtout quand ces libertés sont dictées par le simple choix d'ajouter de la tragédie dans le drame qui n'a nullement besoin de surenchère... Ainsi, par exemple,l'épouse Elizabeth n'a jamais été en cage et le roi Edouard II n'a pas terminé comme un pleutre prisonnier de Bruce... Néanmoins l'Histoire reste fascinante et l'histoire du film reste tout aussi intéressante. Les scènes de bataille sont sanglantes et aussi violentes qu'on peut se l'imaginer. Chez les acteurs, si Robert Bruce manque de présence l'épouse et Douglas emporte l'adhésion et relève le niveau. En conclusion un film qui manque de panache pratiquement à tous les étages, la reconstitution d'époque, les paysages et les deux rôles sus-cités permettent au film de rester un divertissement honnête et relativement efficace à défaut d'être à la hauteur de son sujet.

Outlaw King (2018) de David MacKenzieOutlaw King (2018) de David MacKenzie