Pancho Villa

Par Platinoch @Platinoch

Un grand merci à Sidonis Calysta pour m’avoir permis de découvrir et de chroniquer le DVD du film « Pancho Villa » de Buzz Kulik.

« Pancho Villa est redoutable : il vous tire dans le dos, vous dépouille et se volatilise. C’est un véritable fléau pour tout le Mexique ! »

1912. Propulsé par sa cupidité dans la révolution mexicaine, l’aventurier Lee Arnold livre des armes au Mexique au capitaine Ramirez avant de rejoindre le bandit Pacho Villa dans sa traversée du Mexique bataillant contre les Indiens et conquérant les cœurs. Mais l’un comme l’autre doivent compter avec un ennemi juré, qu’il soit envieux ou traitre. La marche sera truffée de pièges.

« Cette ville lui est tombée dans les bras comme une femme : sans un coup de feu ! »

En cette fin d’année 60, le western hollywoodien connait un engouement soudain pour la Révolution mexicaine (1910-1920). Comme s’il s’agissait là d’un dernier échappatoire exotique à ce genre qui connait alors un inexorable déclin. Le thème, jusqu’ici peu exploité (on pense tout de même au « Viva Zapata ! » de Kazan) au cinéma, sert ainsi de décor à plusieurs westerns de la fin des années soixante comme « Les professionnels » (Brooks, 1966), « Les cent fusils » (Gries, 1969), « Les canons de Cordoba » (Wendkos, 1970) et bien évidemment « La horde sauvage » (Peckinpah, 1969) et « Il était une fois la révolution » (Leone, 1971). C’est dans ce contexte que Sam Peckinpah, déjà réalisateur d’une poignée de westerns (« Coups de feu dans la sierra », « Major Dundee »), entreprend d’adapter à l’écran le roman biographique « Pancho Villa » de William Douglas Lansford. Mais sa vision de l’icône révolutionnaire se heurte à celle, plus romantique, de la star Yul Brynner, qui finit par obtenir une réécriture partielle du scénario et le remplacement de Peckinpah par Buzz Kulik, réalisateur d’une poignée de films (dont « Le chasseur » qui sera en 1980 le dernier film de Steve McQueen) et qui fera l’essentiel de sa carrière à la télévision.

« Est-ce que quelqu’un ici m’a déjà vu faire un pas en arrière ? »

De prime abord, ce « Pancho Villa » commence un peu de la même manière que « Les sept mercenaires ». On y découvre un village opprimé où les hommes se font exécuter pour avoir aider le célèbre Pancho Villa. Avant que ce dernier, aidé par ses hommes, ne vienne libérer le village de ses oppresseurs. Au milieu de ce chaos, un aviateur américain, contrebandier de son état, se retrouve malgré lui à la merci du célèbre révolutionnaire, voyant sa situation personnelle évoluer au cours du film, passant d’otage à camarade. A l’évidence, les cinéphiles amateurs d’exactitudes historiques ne trouveront pas leur compte dans cette très libre évocation de Pancho Villa qui tient davantage du film d’aventures que du biopic, sans véritablement jamais parler au fond de la révolution mexicaine. Pour autant, le film offre son lot de scènes de batailles assez crues et spectaculaires, portées par de vrais personnages d’affreux de cinéma (comme le bras droit de Villa, Fierro, qui prend un plaisir sadique à exécuter les prisonniers) ainsi qu’une formidable bande musicale signée de Maurice Jarre. Tout juste regrettera-t-on qu'en dépit de son brillant casting, l’interprétation générale paraisse autant paresseuse, à l’image d’un Yul Brynner pas crédible pour un sou en icône de la révolution mexicaine et assez ridicule avec sa perruque et sa moustache. Un honnête divertissement d’aventures, loin d’être mémorable cependant.

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Le DVD : Le film est présenté dans un Master Haute-Définition, en version originale américaine (2.0) ainsi qu’en version française (2.0). Des sous-titres français sont également disponibles.

Côté bonus, le film est accompagné d’une présentation signée Patrick Brion (14 min.) ainsi que du documentaire « Les bobines perdues de Pancho Villa » (50 min.).

Edité par Sidonis Calysta, « Pancho Villa » est disponible en DVD ainsi qu’en combo blu-ray + DVD depuis le 26 septembre 2018.

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