[CRITIQUE] : The Hate U Give

 [CRITIQUE] : The Hate U Give

Réalisateur : George Tillman Jr.

Avec : Amandla Stenberg, Regina Hall, Russell Hornsby, Common, Anthony Mackie,...
Distributeur : Twentieth Century Fox France
Budget : -
Genre : Drame
Nationalité : Américain
Durée : 2h12min

Synopsis :

Starr est témoin de la mort de son meilleur ami d’enfance, Khalil, tué par balles par un officier de police. Confrontée aux nombreuses pressions de sa communauté, Starr doit trouver sa voix et se battre pour ce qui est juste.


Critique :

Plutôt que d’entrer dans un schéma manichéen facile et creux, #TheHateUGive propose aux spectateurs d’entamer une véritable réflexion sur la société dans laquelle il vit, et incarne un beau, intense et puissant moment de cinéma (@Laure_Nitorink) pic.twitter.com/nQDkxx486c— FuckingCinephiles (@FuckCinephiles) 25 octobre 2018

Adapté du roman éponyme d’Angie Thomas, The Hate U Give - sorti le 5 octobre aux États-Unis et prévu pour le 23 janvier 2019 en France - est un film fort qui aborde des thèmes sérieux et d’actualités sans jamais donner aux spectateurs l’impression de subir un gavage de leçons moralisatrices. Il repose sur un scénario solide, est porté par d’excellents acteurs et apporte plusieurs niveaux de lecture. À l’arrivée, le réalisateur et producteur George Tillman Jr nous offre en 2h12 un intense moment de cinéma.


[CRITIQUE] : The Hate U Give

L’histoire est simple en apparence : une jeune fille - Starr - est témoin d’une bavure policière (un membre des forces de l’ordre abat un jeune homme noir, pensant que la brosse à cheveux qu’il tient dans sa main est une arme à feu) et doit choisir jusqu’où elle est prête à aller au nom de la justice. Commence alors un combat intérieur pour trouver où est sa place, envisageant les risques qu’un témoignage contre le policier blanc peut lui apporter mais également de tout ce que ça implique au sein même de sa communauté et des trafiquants de son ghetto.

Étonnament, le film réussi à ne pas uniquement entrer dans une lutte entre le ghetto noir qui a soif de justice et la société blanche pour qui le policier est pardonnable. Il est tout du long question d’une prise de conscience d’une jeune fille qui se rend soudain compte qu’en voulant appartenir aux deux camps - école privée des beaux quartiers la journée et ghetto le soir - elle ne se sent véritablement appartenir à aucun d'entre eux. C’est une totale remise en question qu’elle subit malgré elle : amies, copain, famille, voisins, c’est sous un prisme nouveau qu’elle commence à voir chaque élément qui constitue son monde.
[CRITIQUE] : The Hate U Give

Pour donner vie à des personnages plein de caractère, on à le droit à un casting fabuleux. Amanda Stenberg (Hunger Games, Everything,Everything) offre une prestation incroyablement juste et pleine de maturité. Le personnage de Starr gagne en puissance tout au long du film grâce à une intensité vraiment maitrisée.

Dans le rôle d’un père fort, ancien badboy et homme courageux, nous retrouvons Russell Hornsby qui signe ici une performance d’acteur bouleversante. Chacune de ses apparitions apporte une vraie force, ses répliques sont des coups de poing et son charisme vous impressionne, après la séance son visage reste marqué dans votre esprit. Autour de la jeune Starr, il y a son père mais aussi deux autres personnages importants : Oncle Carlos qui est policier - interprété par le rappeur Common - et King, le chef des dealers, un rôle bien différent pour Anthony Mackie qui depuis plusieurs années, porte les ailes du faucon dans les films de Marvel. Ces trois figures d’hommes apportent beaucoup de relief au personnage de Starr, et en terme de casting c’est tout simplement ce qu’on aime voir au cinema: des acteurs charismatiques qui vous donnent la sensation qu’il n’y a pas d’écran entre vous et eux.
[CRITIQUE] : The Hate U Give

Questionnant le principe même de ce que signifie Thug Life chez 2pac (The Hate U Give Little Infants Fuck Everybody) The Hate U Give est un film nécessaire et maitrisé. Plutôt que d’entrer dans un schéma manichéen facile et creux, il propose au spectateur d’entamer une véritable réflexion sur la société dans laquelle il vit. Où va notre haine? Qui la reçoit? Est-elle vraiment utile? A-t-elle un effet pour ameliorer la vie?

En se posant lui même ces questions le spectateur se sent faire parti de l’histoire, s’attache aux personnages et vibre avec eux. Un vrai bon film.


Laure


[CRITIQUE] : The Hate U Give