Le jeu – 14/20

Le Jeu : AfficheDe Fred Cavayé
Avec Bérénice Bejo, Suzanne Clément, Stéphane De Groodt

Chronique : Comédie de mœurs vive et alerte, Le Jeu soigne sa singularité dans le paysage assez déprimant de la comédie française par une écriture féroce et une mise en scène opérée avec l’efficacité d’un thriller. Pas si surprenant au regard de la filmographie de Cavayé, réalisateur très à l’aise dans le polar (Pour Elle, A Bout Portant…).
Malgré l’unité de temps et de lieu, Le Jeu ne subit ainsi aucun temps mort, hormis pour insuffler un peu d’émotion entre les vacheries perfides et les révélations gênantes.
Dès l’instant où les portables sont posés sur la table, la pression monte, le suspens gagne et ce qui ne devait être qu’un sympathique dîner entre amis vire au jeu de massacre.
Le Jeu peut parfois être malaisant, livrant une vision sans concession et peu amène du couple et de l’amitié, un peu désespérante même, mais il est drôle et savoureux. Ce cynisme est sans doute excessif, mais c’est le Jeu !
Et si cela fonctionne si bien, c’est que Cavayé fait preuve d’une très solide direction d’acteurs, tirant le meilleur d’un casting hétéroclite mais très complémentaire, excellant aussi bien lorsqu’ils assènent des répliques vachardes que dans leur jeu sans dialogue. Ils donnent un réel relief à des personnages assez basiques et créent une connivence palpable entre eux. On adore particulièrement Suzanne Clément, mais l’ensemble est à la fois très juste et très convaincant.
On peut bien sûr reprocher au scénario quelques grosses ficelles, mais il a la bonne idée d’être astucieux dans sa résolution.
Si bien qu’on se laisse assez facilement prendre au jeu. (Oui, elle est facile, mais c’est une bonne conclusion de chronique)

Synopsis : Le temps d’un dîner, des couples d’amis décident de jouer à un « jeu » : chacun doit poser son téléphone portable au milieu de la table et chaque SMS, appel téléphonique, mail, message Facebook, etc. devra être partagé avec les autres. Il ne faudra pas attendre bien longtemps pour que ce « jeu » se transforme en cauchemar.