Production Sony/Marvel, ce film particulièrement attendu cartonne au box-office en même temps qu'il reçoit des critiques peu enviables. "Venom" où l'anti-thèse de Spider-man a donc droit à son film, un spin-off donc dont les promesses faisaient déjà saliver les fans du comic-book et du Spider-man universe. Le film est réalisé par Ruben Fleischer, cinéaste plutôt sympa à qui on doit des films efficaces comme "Bienvenue à Zombieland" (2009), "30 minutes maximum" (2011) et "Gangster Squad" (2012). En prime, le rôle titre est dévolu à l'excellent et charismatique Tom Hardy qui avait déjà incarné un certain Bane dans "The Dark Knight Rises" (2012) de Christopher Nolan. A ses côtés la belle de service est jouée par la charmante Michelle Williams pour son premier film de "super-héros" tandis que le méchant est incarné par Riz Ahmed, acteur en pleine ascension et vu dernièrement dans "Les frères Sisters" (2018) de Jacques Audiard. Il a fallu pas moins de quatre scénaristes pour venir à bout de ce film sur un personnage hyper violent et hyper puissant (ses faiblesses sont certains sons et le feu) qui le place d'emblée comme le plus puissant des super-vilains que doit combattre Spider-man ainsi que l'un des plus populaires aux côtés du Bouffon Vert ou du Docteur Octopus...

Parmi les promesses et les souhaits des fans il y a donc l'envie (l'obligation ?!) d'obtenir un film classé R (Restricted) soit interdit au moins de 17 ans non accompagné (aux Etats-Unis) à l'instar des succès (2016) de Tim Miller et (2017) de James Mangold. Le premier gros soucis du film est justement ça, le film a été classé PG-13 (déconseillé au moins de 13 ans). Un classement logique tant le film est dénué de la violence inhérent pourtant au personnage emblématique de Venom. Du film de Super-vilain sombre et violent il en reste un film grand public sans aspérité, à la violence juste nécessaire qui ne fera même pas peur aux plus jeunes (voir une note en prime ci-dessous !). Pas de sang, la plupart des scènes "gore" sont surtout suggérées le tout encore plus atténué par un humour omniprésent. Résultat "Venom" est une sorte de "Docteur Jekyll and Mister Hyde" façon comédie ! Outre cette violence extrême et le cynisme de "Venom" complètement occulté, le scénario en lui-même est cousu de fil blanc reprenant le canevas habituel. On aurait pu s'attendre à un minimum d'audace d'un côté (mais non pas de classe R) et à la fois une rencontre aussi logique que nécessaire mais pas de Spider-man dont il est l'alter-ego maléfique (on le savait avant la sortie du film, info largement diffusée) ce qui peut être une trahison puisque, dans le comic book, pas de Venom sans l'homme-araignée...

De surcroît Eddie Brock est normalement un looser fini alors qu'il est ici un reporter à succès avec une femme magnifique. Associé au duo Brock-Venom à la buddy-movie et on a l'impression que les scénaristes n'ont strictement rien compris à l'oeuvre originale et originelle... Et pourtant, le film ne mérite pas pour autant la diatribe du moment. Oui le film est médiocre, oui il est ni fidèle à sa genèse ni fidèle au caractère propre à Venom mais le mix action-humour n'est pas si mal géré ce qui en fait un divertissement pas déplaisant (mais pas honnête !). La créature reste réussie et quelques scènes sortent du lot (dont un baiser mémorable)... Rappelons que Venom avait déjà fait une apparition dans "Spider-man 3" (2007) de Sam Raimi, et que le reboot avec "Spider-man : le Destin d'un Héros" (2014) de Marc Webb avait lancé le projet "Venom : Carnage" qui a été délaissé jusqu'à ce que ce spin-off soit annoncé pour un spécial "Spider-man Cinematic Universe... D'ailleurs sur ce point à ne pas râter la scène post-générique traditionnelle qui offre une annonce savoureuse gâchée un peu par un moment risible non voulue. En conclusion "Venom" est une déception car à côté de la plaque, râtant tout ce qui fait de "Venom" un personnage particulièrement dangereux et unique mais offrant en contre-partie un divertissement familial efficace à défaut d'être inoubliable.

Note :

Pour info bonus, Note de mon fils de 9 ans :