Voyez comme on Danse (2018) de Michel Blanc

Par Seleniecinema @SelenieCinema

16 ans après l'excellent "Embrassez qui vous voudrez" (2002) l'acteur-réalisateur-scénariste revient avec une pseudo-suite. Si le premier était une adaptation du roman "Vacances Anglaises" (2000) de Joseph Connolly cette suite sort tout droit de la tête de Michel Blanc mais en reprenant que quelques uns des personnages originels. A y regarder de plus près il s'agirait plus d'un spin-off. Ainsi quelques acteurs disparaissent, un est tout simplement remplacé tandis qu'on revoit certains. Pour Michel Blanc "reprendre tous les personnages, c'était bloquer l'écriture"... Ceux qu'on revoit ont évolué évidemment et croise de nouveaux personnages. On retrouve donc la bourgeoise parisienne Charlotte Rampling dont l'époux Jacques Dutronc a des soucis judiciaire, on revoit Karin Viard en maman célibattante paumée, l'ex de Michel Blanc jouée par Carole Bouquet qui est la patronne de son nouveau conjoint interprété par Jean-Paul Rouve. Chez les nouveaux venus il y a le fils de Rouve joué par William Lebghil (vu dans en 2017 de Victor Saint Macary), ce dernier étant le compagnon de Jeanne Guittet (jeune inconnue ayant débutée dans "Des Nouvelles de la planète Mars" en 2016 de Dominik Moll) elle-même fille de Karin Viard tandis que la jolie Sara Martins (surtout vue à la télévision) est la maitresse de Rouve...

Ni une adaptation, ni une véritable suite, Blanc imagine l'évolution de quelques personnages clefs, et après 16 ans il y a évidemment de nouvelles rencontres. Bref, tout ce petit monde se croise et s'entrecroise pour une chronique parisienne où le drame n'empêche pas un certain optimisme. Pour faire court les hommes sont inconséquents, facilement déstabilisés et prévisibles tandis que les femmes sont intelligentes, battantes même quand tout va mal, pleine d'autodérision mais cela n'empêche pas l'amour sous toutes ses formes. Les relations de (tous les) couples sont au centre du récit, la lassitude et la routine, la solitude et l'omniprésence des enfants qui rappelle que les hommes et femmes sont aussi des parents. Le vrai point fort du film réside dans un scénario cohérent et rythmé semé des dialogues ciselés jamais bêtes ou gratuits.

Pas d'humour mais jamais dans la recherche du gag mais plus la recherche de légèreté qui permet de nous rappeler que la vie vaut la peine d'être vécue même quand tout va mal. Niveau acteur quelques uns semblent un peu perdu (peu inspiré ou direction d'acteur peu judicieux ?!) comme William Bebghil ou même Dutronc tandis que d'autres sont à 200% comme Karin Viard et Jean-Paul Rouve. En tous cas Michel Blanc réussit là une bien belle "suite", d'une belle densité en 1h30 dont le scénario réserve quelques belles surprises avec en prime quelques répliques qui font mouche. Sourire garantit (rire peut être trop timide), il manque sans doute un peu plus d'émotion mais ça reste un film intelligent et rafraichissant. A voir.

Note :