![[CRITIQUE] : Hostile [CRITIQUE] : Hostile](https://media.paperblog.fr/i/877/8770358/critique-hostile-L-f1qxnL.jpeg)
Réalisateur : Mathieu Turi
Acteurs : Brittany Ashworth, Grégory Fitoussi, Javier Botet,...Distributeur : Next Film Distribution
Budget : -
Genre : Epouvante-horreur
Nationalité : Français Belge
Durée : 1h23min
Synopsis :
La terre est dévastée, désertique. Ce qui reste de l’humanité tente de survivre à la périphérie des grandes villes, face à des créatures nocturnes anthropomorphes et à la force herculéenne. Juliette, jeune femme astucieuse et dégourdie, s’aventure en ville pour récupérer vivres et autres ustensiles. Seulement, un de ses petites virées ne va pas se terminer comme prévue. Sa camionnette va se retourner. Elle va devoir survivre une nuit seule, blessée, face aux menaces nocturnes : ripper - c’est ainsi que sont nommé les créatures - et autres cannibales.
Critique :
Véritable retour aux sources du film d'épouvante viscéral et angoissant, #Hostile, bien qu'imparfait, est une bande horrifique intelligente, solide et bien interprété, évitant toute surenchère facile dans son plus ou moins habile mélange des genres (@TainEleonore) pic.twitter.com/dgUM6l9rV3— FuckingCinephiles (@FuckCinephiles) 29 septembre 2018
Hostile est le premier long-métrage du jeune réalisateur français, Mathieu Turi. Il est un mélange assez étonnant de nombreux genres : principalement le mélodrame et le film de survie, avec des petites doses de dystopie et de films de zombie. Sa narration se construit en deux temporalités distinctes qui se répondent : la nuit d’enfer et l’histoire d’amour entre Juliette et Jacques. La première est particulièrement bien réussie, alors que la seconde manque de modernité.
Cinderella and the ripper
La romance reprend les codes assez traditionalistes de l’histoire de princesse : le prince charmant - dans ce cas-là un riche galeriste, jeune et beau, avec non pas un château mais un loft new-yorkais - sauve la damoiselle en détresse - une jeune dealeuse junkie, analphabète et délaissée de sa famille - de sa vie de misère en lui offrant le “whole package”: une vie d’oisiveté dans une demeure luxueuse. Cette partie n’est pas spécialement mal filmée, ni mal jouée, au contraire, mais elle aurait été bien plus intéressante si plus moderne avec un rapport de force entre les deux protagonistes plus nuancé.
Une nuit d’enfer
La partie la plus intéressante, d’un point de vue cinématographique, est celle se déroulant dans le monde post-apocalyptique. Tout le long du film - sauf très légèrement à la fin- aucune information ne nous sera révélé concernant les raisons de cette situation. L’esthétique est simple et efficace et rend très clairement hommage à Mad Max : un désert, des tonalités jaunâtres - en journée en tout cas - et des engins aux allures steampunk. Peu d’effets spéciaux complexes : un peu de maquillage, des plans bien pensés et une gradation dans la tension.
Hostile est un film qui n’est pas parfait, mais qui fait plaisir à voir. Il est un très beau retour aux racines des films angoissants, évitant intelligemment la surenchère, pour proposer un objet filmique intelligent qui mélange, parfois habilement, parfois maladroitement, de nombreux genres. Il est impossible de parler de ce film sans évoquer la production des films de genre en France et le peu de moyen qui leur sont accordés alors qu’une partie du public français commence à en être de plus en plus friands. L’ironie étant qu’Hostile, film de production française, est sorti, il y a déjà de nombreux mois à l’international et n’a trouvé un distributeur en France qu’en 2018. Que ce soit par curiosité ou par conviction, je ne peux que vous conseiller d’aller voir ce film, qui n’est pour l’instant projeté qu’au Grand Rex
Eleonore Tain