Mort de l'actrice Kirin Kiki

Trop discrètement on a appris la mort de l'actrice japonaise Kirin Kiki ce 15 septembre 2018 à l'âge de 75 ans.

Mort de l'actrice Kirin Kiki

Née en 1943 d'un père maitre du biwa (luth japonais) Keiko Ushida débute d'abord sur scène aussitôt après le lycée. Elle devient ainsi membre de la troupe de théâtre Bungakuza en empruntant le nom de scène Chiho Yuki. Elle y rencontre l'acteur Shin Kishida qu'elle épouse en 1964.

Mort de l'actrice Kirin Kiki

Tous les deux quittent Bungakuza dès 1966 avec d'autres pour fonder la troupe Rokugatsu Gekijo ("théâtre de juin") mais très vite elle se tourne vers le grand écran. Elle débute au cinéma avec un petit rôle dans "Zoku Yoidore Hakase" (1966) de Akira Inoue qui lui permet d'enchainer avec un film plus remarqué avec "Le Lac des Larmes" (1966) de Tomotaka Tasaka.

Elle divorce de Shin Kishida (ensemble ci-dessus) en 1968. Travaillant également beaucoup pour la télévision, entre émissions et publicités elle connait une vraie popularité grâce à des émissions télé comme "Jikan Desu Yo" et "Terauchi Kantaro". C'est lors d'une de ces émissions qu'elle mets aux enchères son nom de scène affirmant qu'elle n'avait rien à vendre ! Elle prend ensuite comme pseudo Kirin Kiki.

Si la télé lui offre la célébrité au Japon elle tourne aussi régulièrement pour les grands réalisateurs du cinéma japonais.

Dans les années 70 on peut citer "Le Vaurien : la guerre des territoires" (1974) de Yasuzo Masumura, "Orin, la proscrite" (1977) de Masahiro Shinoda et "Taro, le fils du Dragon" (1979) de Kirio Urayama.

Elle se remarie avec un musicien en 1973 et, si ils se séparent dès 1975 ils demeurent légalement mariés par la suite.

Dans les années 80 on peut citer "Mélodie Tzigane" (1980) de Seijun Suzuki, "La Nouvelle de la Classe" (1982) de Nobuhiko Obayashi, "Capone ou les larmes de Crocodile" (1985) de Seikun Suzuki et "La Grue" (1988) de Kon Ichikawa.

Quasiment tous les films qu'elle tourne ne dépasse malheureusement pas les frontières de son pays et sa renommée réside essentiellement dans ses apparitions télé.

Les années 90 semblent un peu moins prolifiques avec des films comme "Le Grand Enlèvement" (1991) de Kihachi Okamoto, "Guerre et Jeunesse" (1991) de Tadashi Imai et "Un Jour Etincelant" (1992) de Kinji Fukusaku mais elle devient de plus en plus remarquée à l'internationale avec des films qui traversent plus facilement les frontières avec le nouveau millénaire.

Mort de l'actrice Kirin Kiki

Citons "La Ville Murmurée" (2000) de Jun Ichikawa, "Kamikaze Girls" (2004) de Tetsuya Nakashima et même "IZO" (2004) de Takashi Miike.

Malheureusement cette nouvelle ère correspond aussi avec ses soucis de santé. Elle doit se faire opérer d'une "rétine détachée" en 2003 puis lutte contre un cancer du sein en 2005.

Mort de l'actrice Kirin Kiki

Mais c'est grâce à un cinéaste de la nouvelle génération, chouchou des festivals internationaux qu'elle va gagner en notoriété. Elle joue la maman dans "Still Walking" (2008 - ci-dessus) de Hirokazu Kore-Eda.

Après un passage via le film d'animation en prêtant sa voix dans "Arietty le petit monde des Chapardeurs" (2010) elle travaillera essentiellement avec deux cinéastes.

Mort de l'actrice Kirin Kiki

Elle tourne donc "Hanezu l'esprit des montagnes" (2011) et "Les Délices de Tokyo" (2015 - ci-dessus) tous deux de Naomi Kawase et surtout les films successifs "I Wish" (2011), "Notre Petite Soeur" (2015), "Après la Tempête" (2016) et "Une Affaire de Famille" (2018) tous de Hirokazu Kore-Eda.

Elle obtient plusieurs prix sur ses dernières années dont un Blue Ribbon Award pour son rôle dans "Sill Walking".

Mort de l'actrice Kirin Kiki

La fille de l'actrice, qu'elle a eu avec son second époux, Yayako Uchida est également actrice épouse de l'acteur Masahiro Motoki lui-même adopté en tant que mukoyoshi.

L'actrice a succombé des suites d'un nouveau cancer. Elle est morte ce samedi 15 septembre 2018 à l'âge de 75 ans.