Si je devais avoir le début de carrière d'un cinéaste, cela serait celle de Ridley Scott ! Parce que, qui peut dire « moi j'ai marqué en trois ans et de façon durable la science-fiction depuis la fin des années 70 jusqu'à maintenant ? » Et qu'on aime ou pas « Alien » ou « Blade Runner », leurs apports dans l'imaginaire collectif est indéniable, notamment dans l'univers du cinéma. Mais si divers cinéastes ont puisé ici et là de quoi alimenter leurs propres productions, avec plus ou moins de talents, cela à aussi d'un autre coté engendré un tas de contrefaçons !
Oui j'appelle ça des « contrefaçons » ! Bon vous ne les trouverez pas forcément sur un petit marché à la frontière italienne, mais derrière les décors feutrés de l'industrie du cinéma, qui a contrefait la merveille qu'est « Alien » un nombre de fois incalculables, sans se casser le cul à écrire quelques choses d'un tant soi peu original, jusqu'à devenir, la parodie, de la parodie, de la parodie, de la parodie d'un film. Et si comme moi, vous trouviez déjà pas très futé les personnages du « Alien » de Scott, vous allez vous fendre la poire avec les astronautes de l'ISS, sauf Sho …« À bord de la Station Spatiale Internationale, les six membres d’équipage font l’une des plus importantes découvertes de l’histoire de l’humanité : la toute première preuve d’une vie extraterrestre sur Mars. Alors qu’ils approfondissent leurs recherches, leurs expériences vont avoir des conséquences inattendues, et la forme de vie révélée va s’avérer bien plus intelligente que ce qu’ils pensaient… »Au final, je suis assez partagé ! Je trouve le film relativement efficace dans ce qu'il essaye d'incarner, à savoir un divertissement lambda, mais en meme temps c'est idiot, mal écrit et parfois Daniel Espinosa ne semble pas très inspiré dans sa façon de mettre en scène l'action, une gageure lorsqu'on est sensé montrer des gens en apesanteur …Le scénario est écrit par deux scénaristes, Rhett Reese et Paul Wernick. Tous les deux retrouvent Ryan Reynolds pour lequel ils avaient écrit le scénario de « Deadpool ». Et si j'étais méchant, je dirais que c'est presque normal que le film soit aussi mal écrit, sauf qu'il y a quelques trucs qui fonctionnent malgré tout.
J'aime le fait que l'on situe l'histoire près de la terre, car je trouve que cela rend l'intrigue de départ plausible. Il n'est nullement question de voyage interstellaire ou encore de trou noir, mais d'une mission en orbite à bord de l'ISS. Et c'est ce qui rend pour moi encore plus concret ce qui se passe au début du film surtout qu'ils ont tourné dans des décors qui reproduisent l'intérieur de la station, ce qui est un petit plus indéniable. Ensuite j'avoue que j'ai été surpris par la créature, pas par son comportement (Enfant du démon de l'espace) mais par son design et la façon dont elle évolue, ce qui n'est pas très commun et ça c'est plaisant à voir. Et enfin comment ne pas parler du seul rôle à mon, humble avis écrit ? Sho agit avec calme et discernement dans ce marasme ambiant et seul lui semble connaître la station suffisamment bien pour répondre aux interrogations diverses que se posent les personnages. Et l'acteur Hiroyuki Sanada y est pour beaucoup la dedans, car il ne vire jamais dans la surenchère. Sauf que c'est a peu près tout et que le reste coche les cases des clichés que l'on trouve dans ce film.
Et c'est la que j'ai envie de dire que cela suffit de faire des films juste pour le pognon (Je sais c'est un vœu pieux), ou l'on ne sent aucun investissement, aucune prise de risque, si ce n'est celle de prendre de haut son public, en lui faisant gober n'importe quoi. Par exemple ici des que le « scientifique » étudie le « spécimen » venu de « Mars », il ne prend aucune précaution alors qu'il ne sais pas si c'est inoffensif et de facto on sait avant que cela arrive, qu'il va y avoir des morts, du sang et des larmes. Les mesures de confinement ne sont pas respectées et la créature semble etre un mix entre Ted Bundy et le tueur du Zodiaque tant elle est sadique et intelligente. On a aussi parfois l'impression qu'ils ne savaient pas quoi raconter, notamment lors du dernier tiers, quand un personnage (Sho) est coincé dans une capsule et qu'on le laisse comme ça avant de se dire « oh by the way » que faire de ce personnage !Bref si « Life » se laisse regarder, on ne compte pas le nombre de situations génantes et d'errement scénaristiques dans ce film. Il n'offre a quelques exceptions près rien de neuf et le réalisateur ne fait que surfer sur une formule toutes faites, que R.Scott à populariser il y a déjà cela presque quarante ans. Contribuant malgré tout à faire de ce genre de film, une parodie perpétuelle …
Life : Origine Inconnue – 19 Avril 2017 – Réalisé par Daniel Espinosa