Peppermint (2018) de Pierre Morel

Par Seleniecinema @SelenieCinema

Ce film d'action, du genre Revenge movie vaut surtout pour ce qu'on peut considérer comme le come-back de l'actrice Jennifer Garner. Les producteurs ont apparemment adoré ce projet signé du scénariste Chad St John auquel on doit les médiocres "La Chute de Londres" (2016) de Babak Najafi et "XXX Reactivated" (2017) de D.J. Caruso. Les producteurs y ont vu un vrai potentiel déclarant qu'ils sont conscients que les rôles d'action woman forte sont assez rares à l'écran (!)... C'est oublier un peu vite, par exemple, les récents "Atomic Blonde" (2017) de David Leitch et "Tomb Raider" (2018) de Roar Uthaug... Néanmoins, vu le projet le choix du réalisateur s'est porté sur Pierre Morel, frenchy Issu de l'écurie Luc Besson qui est le responsable des films bourrins "Banlieue 13" (2004), (2008) et "Gunman" (2015), ce qui ne donne pas spécialement confiance.

On suit donc la vengeance guerrière d'une femme dont l'époux et sa fille ont été exécutés par les membres d'un cartel puissant. Au casting quelques "gueules" plus ou moins connues comme John Ortiz mais le film repose essentiellement sur son héroïne Riley North incarnée donc par Jennifer Garner qui revient à l'action après sa période à succès avec la série TV "Alias" (2001-2005), suivi des films "Elektra" (2005) de Rob Bowman et "Le Royaume" (2007) de Peter Berg... A 46 ans l'actrice a retrouvé le chemin vers l'entrainement musclé notamment auprès des Navy Seals. Le vrai point fort du film reste bel et bien l'actrice, belle et crédible jamais on abuse de son côté sexy pour se focaliser sur le côté maternelle d'une femme brisée et désenchantée. Sur ce point le film réussi assez bien le mix entre action pure et la dimension émotionnelle. Par contre le scénario et le choix de montage est lourd et maladroit positionnant le film en simple série B.

Malgré une ouverture bien vue le début est long et fastidieux, nullement rattrapé d'ailleurs par des flash-backs tout aussi laborieux, d'une facilité narrative évidente. Ensuite, si on passe sur la vraisemblance de la disparition de Riley North, on est surtout un peu déçu du contexte urbain sous-exploité. En effet, dans un univers qui lorgne sur un monde post-apocalyptique et/ou dystopique jamais le cinéaste ne l'utilise pour son atmosphère. Sur le fond le propos amène forcément au questionnement sur la morale ou non. D'un point de vue primaire Pierre Morel signe un film d'action efficace et divertissant grâce à des séquences réalistes et parfaitement chorégraphiées à l'ancienne. Sinon, Morel reste un réalisateur sans consistance, sorte de sous-Besson qui offre un film prévisible et convenu alors même qu'il y avait de quoi être un peu plus audacieux notamment sur l'épilogue.

Note :