L'homme au masque de fer

Un grand merci à Rimini Editions pour m’avoir permis de découvrir et de chroniquer le DVD du film « L’homme au masque de fer » de James Whale.

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« Pour n’importe qui, la naissance de jumeaux est une bénédiction, il n’y a que pour le Roi qu’il s’agit d’une malédiction »

D’Artagnan et ses amis mousquetaires sont les seuls à savoir que le Roi Louis XIV a un frère jumeau, Philippe, dont il a été séparé à la naissance.

Lorsque le roi découvre la vérité, il décide de faire emprisonner ce frère, qu’il condamne à porter toute sa vie un masque de fer qui rendra impossible toute identification.

« Mon Cher Colbert, vous avez peut-être de grands projets pour Philippe, mais quand je l’aurai fait pendre, personne ne saura sa véritable identité »

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Passionné de théâtre, auquel il s’initie pendant la Première Guerre Mondiale dans les camps de prisonniers, l’anglais James Whale mène une carrière de comédien puis de metteur en scène sur les planches londoniennes dès son retour à la vie civile. Le succès et la renommée venant, il part à Broadway où son travail est vite remarqué par plusieurs producteurs hollywoodiens en quête de nouveaux talents. Débarquant en Californie à la toute fin des années 20, Whale entame une carrière de réalisateur dès le début des années 30, en plein avènement du cinéma parlant. Il réalisera ainsi une vingtaine de films durant la décennie, sa carrière « They dare not love » en 1941. James Whale restera cependant célèbre pour avoir réaliser plusieurs « Universal Monsters », à savoir les mythiques films fantastico-horrifiques produits par la Universal, comme « L’homme invisible » (avec Claude Rains) et le diptyque « Frankenstein » et « La fiancée de Frankenstein » (avec Boris Karloff).

« En verrouillant ce masque, tu as tué la dernière lueur de compassion en moi »

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En 1939, profitant de l’engouement du public pour les films de cape et d’épée (remis au goût du jour par les bondissant Errol Flynn et Douglas Fairbanks Jr.), James Whale signe « L’homme au masque de fer », une adaptation à l’écran du célèbre roman « Le vicomte de Bragelonne » d’Alexandre Dumas.  Un grand film d’aventure en costumes, dans la plus pure tradition de divertissement populaire des studios, pour lequel le cinéaste a la bonne idée de privilégier le fond - à savoir les intrigues de cour - sur la forme et notamment les scènes d’action, au demeurant très réussies. Il en ressort un film très dynamique, palpitant, et mené tambour battant par une brochette d’acteurs (Louis Hayward, la belle Joan Bennett ou encore Joseph Schildkraut) au diapason. On se délecte ainsi des jeux de manipulation et de trahisons auxquels se livrent les principaux protagonistes. De même qu’on s’amuse beaucoup des tribulations de ce « double » bienveillant de Louis XIV qui vient mettre son grain de sel dans les affaires privées assez malhonnêtes de son jumeau. Mais le film ne manque pas non plus d’émotion, James Whale nous réservant quelques scènes particulièrement émouvantes (les retrouvailles de Philippe et de sa mère, le sacrifice des Mousquetaires...). Une très bonne surprise que cette (re)découverte qui compte de loin comme l’une des meilleures adaptations ciné du roman de Dumas.

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Le DVD : Le film est présenté en version originale américaine (2.0). Des sous-titres français sont également disponibles.

Côté bonus, le film est accompagné de « Autour du film », avec la participation de Odile Boraz, historienne, spécialiste d’Alexandre Dumas, Michel Olivier, maître d’armes et Christophe Champclaux, historien du cinéma.

Edité par Rimini Editions, « L’homme au masque de fer » est disponible en combo blu-ray + DVD depuis le 21 août 2018.

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