Geronimo, le sang Apache

Par Platinoch @Platinoch

Un grand merci à Sidonis Calysta pour m’avoir permis de découvrir et de chroniquer le DVD du film « Geronimo, le sang Apache » de Arnold Laven.

« Désormais tu es un homme et tu te comporteras comme tel. Tu regarderas fièrement bien haut et quand on te demandera qui tu es, tu répondras je suis un Apache ! »

1883. Geronimo et ses hommes se rendent aux troupes américaines mais au lieu des conditions décidées par le traité, ils sont parqués comme des bêtes et forcés à travailler comme de véritables esclaves. Leurs terres - celles de la réserve - sont vendues pour deux dollars l’acre à la Compagnie d’Investissement Foncier par Jeremiah Burns, le délégué de l’Indian Bureau. Bafoués, Geronimo et ses hommes s’enfuient et gagnent les montagnes. Ils vivent ainsi repliés, traqués à la fois par l’armée américaine et les soldats mexicains.

« Je veux qu’ils me respectent pour ce que je suis et non pas pour ce qu’ils veulent faire de moi »

Ancien coursier à la Warner, Arnold Laven apprend le métier de réalisateur durant la Seconde guerre mondiale alors qu’il est affecté au service cinématographique de l’Armée de l’air. De retour à la vie civile, il est un temps scénariste puis attaché de presse avant de pouvoir réaliser ses premiers films au début des années 50. Mais c’est surtout à la télévision que Laven fera carrière en réalisant de nombreux épisodes de séries, et notamment « L’homme à la carabine ». Il reviendra également de façon ponctuelle au cinéma au cours des années 60 pour réaliser quelques westerns de série B, son genre de prédilection, comme « Les compagnons de la gloire » (1965), « Violence à Jericho » (1967) ou « Sam Whiskey le dur » (1969).

« Je sais contre qui je dois me battre mais je ne suis pas sûr de savoir pourquoi »

Ainsi, en 1962, alors que le genre du western entame son tranquille déclin à Hollywood, il réalise « Geronimo, le sang Apache ». Un film qui s’inscrit dans la mouvance des westerns pro-indiens entamée douze ans plus tôt avec « La flèche brisée » de Delmer Daves où apparaissait déjà son légendaire ainé Cochise. Mais Laven ne signe pas ici à proprement parler un biopic mais plutôt une évocation du célèbre chef guerrier Apache, qui fut sans doute l’une des dernières grandes figures indiennes à s’opposer à la politique de colonisation et d’extermination des Etats-Unis. Si le film adopte clairement une position pro-indienne - le héros est bien Geronimo tandis que les méchants sont bien les tuniques bleues - annonciatrice de ce que seront les westerns des années 70 (« Little big man », « Soldat bleu », « Buffalo Bill et les indiens »), on pourra cependant lui reprocher de vraies maladresses scénaristiques (l'improbable repas chez une fermière blanche que Geronimo était venu piller avec ses hommes) avec des personnages sans nuances (à commencer par un Geronimo brut de décoffrage, pas avantagé il est vrai par le physique et le jeu figé de Chuck Connors) et parfois un peu trop fantasques (la femme de Geronimo notamment, à la limite de la superficialité). Mais qu’importe, le film a le mérite de dénoncer le mépris des blancs pour les amérindiens par le biais notamment d’une revente crapuleuse des terres affectées à la réserve indienne. A l’évidence, l’historien aura fort à redire sur ce portrait très libre de Geronimo. Le spectateur, lui, passera plutôt un agréable moment devant cette série B d'aventure assez peu spectaculaire mais plutôt divertissante.

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Le DVD : Le film est présenté en version restaurée en Haute-Définition, en version originale américaine (2.0) ainsi qu’en version française (2.0). Des sous-titres français sont également disponibles.

Côté bonus, le film est accompagné d’une présentation par Patrick Brion.

Edité par Sidonis Calysta, « Géronimo, le sang Apache » est disponible en DVD ainsi qu’en combo blu-ray + DVD depuis le 31 mai 2018.

Le site Internet de Sidonis Calysta est ici. Sa page Facebook est ici.