The guilty – 12,5/20

The Guilty : AfficheDe Gustav Möller
Avec Jakob Cedergren, Jakob Ulrik Lohmann, Laura Bro

Chronique : The Guilty est un film concept. Il capitalise pleinement et efficacement sur son idée de départ, un huis-clos en temps réel raconté exclusivement du point de vue d’un policier pendu au téléphone (celui du service des urgences de la police pour lequel il travaille temporairement ou son téléphone personnel). L’histoire progresse en fonction des conversations qu’il peut avoir, avec pour point de départ l’appel d’une jeune femme visiblement victime d’un enlèvement. La mise en scène de Gustav Möller est un véritable tour de force, captant l’attention très rapidement et créant en permanence un sentiment d’urgence et de danger. Sa caméra filme son héros au plus près, soulignant au passage une très grosse performance de son acteur principal Jakob Cedergren qui ne quitte jamais l’écran. Sans jamais sortir du centre d’appels, elle scrute chacune de ses réactions, ses silences, ses mots soigneusement choisis et la moindre expression qui apparaît sur son visage. Möller fait appel à l’imagination du spectateur qui n’a d’autre choix que de se créer sa propre représentation mentale des événements, n’ayant comme indices que les conversations d’Anders et ses réactions. Le travail sur le son y est particulièrement soigné et prépondérant dans la perception du spectateur. The Guilty a donc tous les atouts pour nous scotcher à notre fauteuil pendant les 1h25 que dure le film.
Mais, car il y a un mais, le réalisateur finit par se retrouver otage de son concept. Une fois le twist principal révélé (une révélation choc mais attendue), le scénario souffre pour maintenir la tension qu’il a progressivement et soigneusement installé, et le mystère ne suffit plus à masquer les grosses ficelles qu’il a jusqu’à là discrètement tirées. Le procédé, assez usant, finit lui aussi par lasser, d’autant plus que le personnage d’Anders est inutilement chargé. L’intrigue principale était suffisamment prenante pour ne pas à avoir à se disperser sur son background peu clair.
The Guilty est une indéniable réussite formelle, avec une mise en scène au service de son concept et particulièrement inspirée. Mais comme souvent lorsqu’une histoire repose sur un concept fort, celui-ci la vampirise progressivement. Reste que sa singularité, sa maîtrise formelle et sa construction originale valent franchement le détour.

Synopsis : Une femme, victime d’un kidnapping, contacte les urgences de la police. La ligne est coupée brutalement. Pour la retrouver, le policier qui a reçu l’appel ne peut compter que sur son intuition, son imagination et son téléphone.