[AVIS] Tulip Fever, Oscars fever raté !

Par Pulpmovies @Pulpmovies
Synopsis:

Amsterdam - 1636.
La ville est plongée dans une fièvre spéculative autour du commerce de la tulipe.
Un riche marchand décide d'engager un célèbre portraitiste pour immortaliser la beauté de sa jeune femme. Au premier coup de pinceau, une passion dévorante débute entre la jeune Sophia et le séduisant peintre.
Alors qu'une liaison torride et fougueuse s'installe, les jeunes amants cherchent à se débarrasser du mari envahissant et à s'enfuir. Une soif de liberté qui aura un prix, aussi précieux que celui d'une tulipe..

Alors que le film est sorti en 2017 dans le salles américaines, Tulip Fever arrive presque un an après en France, sur la plateforme de E-Cinéma, gage de qualité. Il faut dire aussi que sur le papier, Tulip Fever a tout d'un grand film comme son réalisateur Justin Chadwick qui a notamment réalisé Mandela : Un long chemin vers la liberté ou encore Deux sœurs pour un roi où il a pu diriger Natalie Portman, Scarlett Johansson, Benedict Cumberbatch, Mark Rylance, Eric Bana, Kristin Scott Thomas, Eddie Redmayne, Andrew Garfield, Juno Temple ou encore Alfie Allen de Game Of Thrones. Il revient ici avec un nouveau casting d'exception à commencer par la tête d'affiche, la magnifique Alicia Vikander qu'on retrouve aux côtés de Dane DeHaan, Christoph Waltz, Zach Galifianakis, Judi Dench, Jack O'Connell, Holliday Grainger, Tom Hollander sans oublier Cara Delevingne. Une production anglo-américaine qui devait avoir comme acteurs titres Jude Law et Keira Knightley dirigés par John Madden. L'histoire en aura voulu autrement mais de nombreux acteurs connus ont été rattachés au projet, Tulip Fever n'a cependant pas fait parlé de lui, passé inaperçu à de nombreux festivals.

Pourtant en plus d'avoir un casting impressionnant et un réalisateur talentueux, Tulip Fever a aussi matière à créer un univers des plus intéressants. En effet le film s'intéresse à la tulipomanie ou plus communément appelé la " crise de la tulipe " dans les années 1600. Une partie de l'histoire méconnue qui est pourtant retranscrite ici avec réalisme et réussite. D'ailleurs l'ambiance d'époque est tout aussi réussie, les décors, les costumes tout fonctionne et nous immerge dans cette crise hollandaise, la bourse de la tulipe. Alors qu'est-ce qui ne fonctionne pas me diriez vous ?

Et bien si les acteurs ont prouvé de nombreuses fois leur talent, ils sont ici loin de leurs capacités. Sans pour autant être mauvais ils ne transcendent jamais l'écran quitte à se noyer dans une sobriété qui leur fait défaut, un défaut qui est aussi créé par les personnages parfois mal aboutis. Cependant l'atmosphère historique du film nous empêche de tourner de l'œil et nous garde au centre d'un XVIIe siècle fleuri. C'est beau c'est bien et la bande son de Danny Elfman monte un peu plus le niveau nous faisant oublié un peu ce jeu monotone.

Mais Tulip Fever n'évoque pas pendant deux heures la crise des Tulipes mais s'en sert comme toile de fond pour parler de deux romances croisées, l'histoire principale donc. Sans doute ce qui marche le moins dans le film... ou du moins ce qui est le plus ennuyeux. L'alchimie fonctionne mal entre les personnages et la sobriété du jeu se retrouve dans des romances sans grande originalité. Il n'y a ici que le cadre qui change des romances habituelles, un cadre qui en fait tout le charme de ce film d'époque. Le film tombe ainsi dans une romance facile où quelques éléments tentent de déstabiliser nos amoureux croisés mais vous connaissez déjà la fin... Pourtant Tom Stoppard le scénariste, en est pas à son coup d'essai et son Oscar pour Shakespeare in Love n'a pas fait la différence. Il nous offre ici un récit des plus classique. Sans doute des soucis qui viennent de l'adaptation elle même, puisque le film est tiré du roman Le Peintre des vanités écrit par Deborah Moggac.

Tulip Fever offre au spectateur qu'une très belle reconstitution historique à se mettre sous la dent, sinon une simple romance de plus aux acteurs connus... Classique ! Surement pas ce que vous retiendrez mais un non moment tout de même.