Dogman

DogmanDans une banlieue déshéritée, Marcello, toiletteur pour chiens discret et apprécié de tous, voit revenir de prison son ami Simoncino, un ancien boxeur accro à la cocaïne qui, très vite, rackette et brutalise le quartier. D'abord confiant, Marcello se laisse entraîner malgré lui dans une spirale criminelle. Il fait alors l'apprentissage de la trahison et de l'abandon, avant d'imaginer une vengeance féroce...

Librement inspiré d'un fait divers qui s'est déroulé dans une banlieue sinistrée de Rome à la fin des années 1980 et qui a fait date dans l'histoire criminelle italienne de par son extrême violence, Dogman vient provoquer plusieurs réactions chez le spectateur. Surprenant par sa noirceur crasse et violente, le film saisit par sa mise en scène rugueuse et froide, imposant une atmosphère glauque et troublante où les personnages semblent tombés dans une profonde torpeur.

Derrière la caméra, Matteo Garrone ( Gomorra) filme de manière radicale un " David contre Goliath " des temps modernes empêtrés dans une ville délabrée. La tension va crescendo dans ce drame social sublimé par l'esthétique sombre et austère et par l'interprétation tirée au cordeau des acteurs, le novice Marcello Fonte, si justement récompensé du Prix d'interprétation masculine au dernier Festival de Cannes, en tête.

" A l'origine de Dogman, il y a une suggestion visuelle, une image, un renversement de perspectives : celle de quelques chiens, enfermés dans une cage, qui assistent comme témoins à l'explosion de la bestialité humaine... C'est l'histoire d'un homme qui, dans la tentative de se racheter après une vie d'humiliations, a l'illusion de s'être libéré, et avec lui son quartier et peut-être même le monde. Mais ce dernier demeure toujours inchangé, et presque indifférent. " raconte le cinéaste.

Il en ressort un film implacable malgré la tendresse qui se dégage de la figure de l'antihéros, frêle, faillible, et pourtant si attachant.

Interdit au moins de 12 ans.

Sortie le 11 juillet 2018.

Dogman

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