Revenge

Un grand merci à Sony Pictures ainsi qu’à l’Agence Cartel pour m’avoir permis de découvrir et de chroniquer le DVD du film « Revenge » de Coralie Fargeat.

Revenge

« Ils ont déconné grave. Mais il faut les comprendre : tu es tellement belle, c’est difficile de résister ! »

Trois riches chefs d’entreprise quarantenaires, mariés et bons pères de famille se retrouvent pour leur partie de chasse annuelle. L’un d’eux est venu avec sa jeune maîtresse, une lolita ultra sexy… Les choses dérapent… Dans l’enfer du désert, la jeune femme laissée pour morte reprend vie… Et la partie de chasse se transforme en une impitoyable chasse à l’homme…

« Elle est seule avec le ventre ouvert. On est trois avec des armes. Alors de quoi tu as peur ? Tu semblais pourtant avoir des couilles quand tu t’es enfermé avec elle... »

Revenge_Matilda_Lutz

Une villa de luxe perdue dans le désert. Une piscine à débordements. Ce ne devait être qu’un week-end agréable partagé en parties de chasse entre amis et parties de jambes en l’air entre amants. Avant que tout ne déraille. Irrémédiablement. A cause de la folie des hommes, toujours prompts à agir en suivant leurs plus bas instincts. Pour son premier film, Coralie Fargeat signe avec « Revenge » un excellent revenge movie à la symbolique très forte (le gros qui mange salement des ours en chocolat, l’héroïne qui meurt empalée sur une branche...) et à la violence très stylisée. Une sorte de relecture très libre des célèbres « Chasses du Comte Zaroff » (Schoedsack et Pichel, 1932) en se jouant des clichés et dans lequel les rôles seraient totalement inversés.

« Vous les femmes, faut toujours que vous fassiez des putains d’histoires ! »

Revenge_Vincent_Colombe

Car tout le sel du film repose en effet sur l’inversement des rôles et la réinterprétation des archétypes : les hommes ne sont pas ici des chasseurs virils mais de dangereux porcs qui se croient tout permis tandis que la bimbo qui paraissait écervelée n’est pas la frêle oie blanche mais se révèle être une redoutable arme de guerre. Mélangeant pour notre plus grand plaisir diverses influences (on pense notamment beaucoup à Lara Croft), le film résolument féministe et gentiment anar (sans doute n’est-ce pas totalement un hasard si les trois hommes sont de gros patrons capitalistes qui se croient tout permis et qui pensent pouvoir acheter les femmes et leur silence avec leur argent) trouve qui plus est une résonance particulière en ces temps de dénonciation des délits machistes (#MeToo) et de prise de conscience. A n’en point douter, Coralie Fargeat signe là un film de genre au goût de sang et de poussière redoutablement efficace. Une série B bourrée d’hémoglobine et d’adrénaline, dont le seul défaut est qu’il abuse peut-être un peu trop des effets clipesques. Une bonne surprise en tout cas.

REvenge_Lutz

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Le DVD : Le film est présenté en version originale française (5.1). Des sous-titres pour malentendants sont également disponibles.

Côté bonus, le film est accompagné d’une interview de la réalisatrice Coralie Fargeat.

Edité par Sony Pictures, « Revenge » est disponible en DVD ainsi qu’en blu-ray depuis le 13 juin 2018.

Le site Internet de Sony Pictures est ici. Sa page Facebook est ici.