[CRITIQUE] : Paranoïa

[CRITIQUE] : Paranoïa

Réalisateur : Steven Soderbergh

Acteurs : Claire Foy, Joshua Leonard, Amy Irving, Juno Temple,...
Distributeur : Paramount Pictures France
Budget : -
Genre :  Thriller.
Nationalité : Américain.
Durée : 1h38min.

Synopsis :

Une jeune femme, convaincue d’être harcelée, est enfermée contre son gré dans une institution psychiatrique. Alors même qu’elle tente de convaincre tout le monde qu’elle est en danger, elle commence à se demander si sa peur est fondée ou le fruit de son imagination...


Critique :

Privilégiant maladroitement la forme (bancale mais osée) au fond (ni crédible ni prenant, le cul coincé entre 2 sièges dans son mélange des genres),#Paranoia, qui se rêve aussi tortueux & ambiguë que #ShutterIsland, ne vaut que pour la partition impliquée de Claire Foy, lumineuse pic.twitter.com/rWZWxOdYGQ— FuckingCinephiles (@FuckCinephiles) 16 juin 2018

Passé une " plus où moins " retraite qui a vu le bonhomme avoir un emploi du temps au final aussi chargé qu'avant, le touche-à-tout de génie Steven Soderbergh revenait aux affaires et derrière la caméra l'an dernier avec le jouissif Logan Lucky, sorte de Ocean's 11 chez les rednecks qui transpirait la maestria de son cinéma sur tous les bords de sa pellicule.

Toujours prêt pour les expérimentations les plus folles pour mieux réinventer son art, le bonhomme suit les pas de Sean Baker et son Tangerine, en tournant son nouveau long-métrage, Unsane - Paranoïa par chez nous - entièrement à l'iPhone.
Un sacré challenge technologique visant à rendre encore plus immersive et troublante (surtout) cette nouvelle incursion dans le thriller psychologique à forte tendance horrifique (huit ans après le magistral Contagion), contant les aléas d'une femme flanquée accidentellement - ou pas - dans un hôpital psychiatrique, et qui désespère de prouver sa bonne santé mentale avant de se voir frapper par un fantôme du passé bien décidé à la hanter.

[CRITIQUE] : ParanoïaSur le papier, cette plongée intime et labyrinthique dans les arcanes du système hospitalier et du calvaire intime d'une patiente façon Vol au-dessus d'un nid de coucou infernal à forte tendance Lynchienne - avec la très demandée Claire Foy en vedette -, vendait suffisamment de rêve pour qu'on soit un minimum attiré par la chose au-delà même de la presence de Soderbergh derrière la caméra.

A l'écran en revanche, la déception pointe (très) vite le bout de son nez aussi bien d'un point de vue visuelle (l'image est terne et souvent mal cadrée malgré quelques plans un poil recherché plaçant instinctivement le spectateur en position de voyeur, le découpage est archaïque...) que scénaristique, tant ce huis-clos paranoïaque et cauchemardesque dévoile de manière bien trop précoce son jeu (SPOILERS : l'héroïne n'est pas folle, le suspense est tuée à peine à la fin du premier tiers), ramant dès lors péniblement à développer l'intérêt pour une intrigue minimaliste aussi peu originale que paresseuse - voire même limite ennuyeuse -, manquant cruellement d'ampleur (un peu comme son Effets Secondaires, thriller à tiroirs qui alignait les twists sans saveur) et n'exploitant jamais vraiment les nombreux thèmes abordés, jusqu'à un final plus convenu tu meurs.

[CRITIQUE] : ParanoïaPrivilégiant maladroitement la forme (bancale mais osée) au fond (jamais crédible ni prenant, le cul coincé entre deux sièges dans son mélange des genres), Unsane, qui se rêve aussi tortueux et ambiguë qu'un Shutter Island L'Échelle de Jacob, ne vaut alors que pour la partition impliquée - et le mot est faible - d'une Claire Foy lumineuse, qui semble tout du long croire en la force viscérale du métrage, vraie prise de risque assumée même dans ses nombreux travers.

Et elle est (sûrement) bien la seule.


Jonathan Chevrier

[CRITIQUE] : Paranoïa