Réalisateur : Jafar Panahi
Acteurs : Behnaz Jafari, Jafar Panahi,...
Distributeur : Memento Films Distribution
Budget : -
Genre : Drame.
Nationalité : Iranien.
Durée : 1h40min.
Le film est présenté en compétition au Festival de Cannes 2018
Synopsis :
Une célèbre actrice iranienne reçoit la troublante vidéo d’une jeune fille implorant son aide pour échapper à sa famille conservatrice... Elle demande alors à son ami, le réalisateur Jafar Panahi, de l’aider à comprendre s’il s’agit d’une manipulation. Ensemble, ils prennent la route en direction du village de la jeune fille, dans les montagnes reculées du Nord-Ouest où les traditions ancestrales continuent de dicter la vie locale.
Critique :
Road trip patient et engagé (logique), jamais démagogique, ni égocentrique (même s'il reste toujours le sujet de son cinéma), ni ennuyeux, #TroisVisages est un sommet de cinéma malicieux, métaphorique et mélancolique, nettement moins radical que les précédents films de Panahi. pic.twitter.com/DbVtnEpLQY— FuckingCinephiles (@FuckCinephiles) 30 mai 2018
On avait laissé le talentueux Jafar Panahi en 2015, avec rien de moins que l'un de ses plus beaux longs-métrages : Taxi Téhéran, vrai/faux documentaire façon fable urbaine drôle et puissante dressant un portrait sans nuances d'une société iranienne tyrannisé.
Une oeuvre généreuse et nécessaire, une envie viscérale de cinéma porté par un cinéaste dans l'impossibilité de quitter son propre pays pendant vingt ans, et qui brave illégalement la loi pour réaliser ses films.De retour sur la Croisette Cannoise cette année avec Trois Visages, d'où il n'est d'ailleurs pas reparti les mains vides (le jury de Cate Blanchett lui a décerné ex-aequo le Prix du Scénario), le cinéaste démontre qu'il n'a décemment rien perdu de sa fibre intensément politique.
Avec peu ou presque, Jafar Panahi concocte un plaidoyer autant vibrant qu'amer pour les artistes iraniens, ainsi qu'un plus subtil pour les femmes iraniennes, écrasées par la prédominance masculine.
Pas son meilleur poème sur pellicule, mais définitivement l'un de ses plus justes.
Jonathan Chevrier