[Cannes 2018] “Solo : Star Wars Story” de Ron Howard

SoloLes studios Disney ayant payé le prix fort pour racheter la licence Star Wars, ils continuent à exploiter le filon jusqu’à épuisement du stock, entre les chapitres de la saga officielle et des spin-off centrés autour d’histoires annexes ou de personnages emblématiques.

Après Rogue One, un film de guerre centré sur le vol des plans de l’Etoile Noire, chronologiquement situé avant l’épisode IV, c’est Han Solo qui a droit à son épisode à lui. Disney a confié à Ron Howard le soin de raconter la jeunesse du célèbre contrebandier, sa rencontre avec Chewbacca puis Lando Calrissian, et, bien sûr, leur premier vol, mouvementé à bord du Faucon Millénaire. Au passage, on rencontre le premier amour de Han, Qi’ra (Emilia Clarke) et une bande de bandits menée par Beckett (Woody Harrelson). Pour les fans, ce programme aurait pu être sympathique s’il avait été soutenu par un scénario qui tienne un minimum la route. Hélas le film se contente d’une intrigue ultra basique – le braquage d’un convoi de ressources énergétique pour le compte d’un cartel de brigands – qui accumule mollement les péripéties attendues, un ou deux coups de théâtre assez prévisibles, plus quelques courses-poursuites sans relief (en speeder, en vaisseau spatial…) qui serviront à alimenter les jeux vidéos associés. C’est tout.
Mais ce qui est embêtant, c’est qu’il n’y a aucune tension, aucun enjeu, aucun souffle épique. On ne s’attache à aucun personnage, hormis Chewbacca (parce que c’est Chewie et que le wookie est une langue assez géniale, qui permet d’écrire des critiques tout en “Wwrrrrrhoaaaa”, personne n’y comprend rien, mais c’est pratique) et à la rigueur Han Solo, incarné par un Alden Ehrenreich qu’on a toutefois connu moins fade.
Pour le reste, tout est plat : le générique, le scénario, la mise en scène, la musique – très loin des plages musicales géniales de John Williams…
Ce n’est pas un film honteux, loin de là. Déjà, on ne s’ennuie pas vraiment, même si le scénario est mou comme un hutt et les effets spéciaux sont toujours aussi soignés.  C’est du bon gros blockbuster qui semble cibler les familles et les fans hardcore de la saga, les seuls qui peuvent comprendre comment un personnage censé être mort avant même la naissance de Han Solo peut s’inviter à la fête, le temps d’un caméo. Dubitatifs nous sommes…

Et sinon, quel est le programme des prochains spin-off? Luke Skywalker à la ferme? Yoda passe le bac? Le bal de promo de Chewie – “Pas de boogie-wookie avant de faire vos prières le soir…”? Comment Palpatine a raté son lifting? plus sérieusement, espérons que Disney se calme un peu sur les productions Star Wars, sinon ils risquent bien de tuer plus vite que prévu la poule aux oeufs d’or…
Et puis d’abord, nous n’avons qu’un mot à dire : « Wwrrrrrhoaaaa”! Na!