Kedi, des chats et des hommes

Un grand merci à Epicentre Films pour m’avoir permis de découvrir et de chroniquer le DVD du film « Kedi, des chats et des hommes » de Ceyda Torun.

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« A Istanbul, le chat est plus qu’un simple chat, c’est le symbole de la culture et de l’incroyable chaos qui caractérisent la ville »

Depuis des siècles, des centaines de milliers de chats vagabondent dans les rues d’Istanbul.

Sans maîtres, ils vivent entre deux mondes, mi sauvages, mi domestiqués - et apportent joie et raison d’être aux habitants.

Kedi raconte l’histoire de sept d’entre eux…

« Les gens qui n’aiment pas les animaux n’aiment pas les hommes non plus, j’en suis persuadé »

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On a coutume de dire que le chien est le meilleur ami de l’Homme. Et si finalement, c’était plutôt le chat (« Kedi » en turc) ? Les stambouliotes en tous cas en sont persuadés depuis des siècles. Il faut dire que la ville millénaire, à cheval sur les rives de l’Europe et de l’Asie, abrite des milliers de chats errants qui vivent en parfaite osmose avec la population locale qui lui prête de nombreuses vertus. Des chats de toutes les espèces, qui rappellent combien le port d’Istanbul fut un carrefour sur le monde au cours des siècles. Avec son documentaire « Kedi, des chats et des hommes », Ceyda Torun nous invite à une passionnante plongée dans les rues d’Istanbul pour y suivre en parallèle la vie de sept chats. Sept petits félins aux caractères différents et souvent bien trempés (notamment Psikopat la terreur de son quartier !). Loin des sentiers touristiques habituels, la balade, dépaysante, est aussi l’occasion d’aller à la rencontre des quartiers populaires méconnus de la capitale économique turque et de ses habitants, en particulier des bienfaiteurs de ces petits mammifères. On s’émeut ainsi de leurs réactions touchantes et bienveillantes, à l’image de ce pêcheur qui nourrit des chatons abandonnés à la seringue ou de cet ancien dépressif, qui a redonné du sens à sa vie en venant nourrir régulièrement les (nombreux) chats errants d’une zone industrielle. Surtout, les stambouliotes semblent avoir développés une douce philosophie de vie, autour de ces chats qui vagabondent et à qui l’on prête des vertus apaisantes. Mais en creux, la cinéaste esquisse aussi le portrait d’une ville - et à travers elle d’une société - en pleines mutations, où les quartiers nouveaux et modernes viennent écraser (et détruire) les anciens quartiers populaires. Comme une façon de nous montrer d’une manière détournée le péril liberticide qui menace le pays. A l’image du témoignage d’une jeune artiste peintre qui explique combien au final « les chats sont mieux traitées que les femmes ». Ceyda Torun signe là un documentaire lumineux et extrêmement attachant doublé d’une réflexion pertinente sur la société turque. Brillant.

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Le DVD : Le film est présenté en version originale turque (5.1) ainsi qu’en version française (5.1). Des sous-titres français et anglais sont également disponibles.

Côté bonus, celle belle édition comprend des entretiens avec Ceyda Torun et Charlie Wupperman (directeur de la photo), 7 scènes coupées, une galerie photos, Présentation du film dans l’émission « Vivement dimanche prochain », Photos du making of, une bio-filmographie de Ceyda Torun et Bandes-annonces. Le DVD est également accompagné des cartes postales des sept chats du film.

Edité par Epicentre Films, « Kedi, des chats et des hommes » est disponible en DVD depuis le 2 mai 2018.

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