On regarde quoi ce mois-ci ? – Mai 2018

  En panne d’inspiration ? Vous ne savez pas quoi aller voir au  cinéma ce mois-ci ? Ciné Maccro vous propose des films qui feront l’actualité du mois à venir. Blockbusters comme films indépendants, faites votre choix ! Cette liste est non exhaustive.

Otages à Entebbe, réalisé par José Padilha

Réalisateur sur la série Narcos et du récent remake de Robocop sorti en 2014, José Padilha revient avec un long-métrage qui, à la manière d’un Argo, traite d’une prise d’otages de passagers israéliens par des membres du FLP (Front de Libération de la Palestine) et par des allemands en tentant d’en étudier tous les protagonistes et de montrer les doutes et les questionnements des protagonistes principaux. Mais le film de Padilha semble préférer se pencher sur les antagonistes, les « méchants » de l’histoire, en montrant comment ils sont perçus par les médias et comment eux-mêmes perçoivent leur action.
Un film que personne n’avait semble-t-il vu venir mais qui semble avoir un intérêt dans le traitement de ces personnages et comment leur image peut être manipulée. Avec un duo d’acteurs en vogue actuellement, le film a tout de la petite surprise inattendue.

Sortie le 2 mai.

Rampage – Hors de contrôle, réalisé par Brad Peyton

Dwayne « The Rock » Johnson, devant la caméra de Brad Peyton, et qui doit affronter une catastrophe qui risque de détruire une ville : n’y a-t-il pas comme un air de déjà-vu ? Vous auriez bien raison de le penser puisque les deux compères avaient déjà collaboré il y a de cela 3 ans, sur San Andreas. Mais nulle question de catastrophe naturelle, ici l’ami Dwayne et ses gros muscles devront affronter un loup, un crocodile et un gorille, qui ont la particularité d’avoir été génétiquement modifiés et donc de mesurer quelques dizaines de mètres de haut.
Un postulat de base totalement invraisemblable, comme beaucoup des rôles du Rock, mais dans lequel Dwayne Johnson se donne très souvent à fond et donc rend l’univers plutôt attachant de par sa bonhomie.
Tâche à lui de prouver une fois de plus qu’il est le roi des projets absurdement démesurés, mais avec cette adaptation d’un jeu vidéo, on ne se fait guère de souci pour lui : on laissera notre cerveau à l’entrée et on le laissera nous guider.

Sortie le 2 mai.

Everybody Knows, réalisé par Asghar Farhadi

Auréolé de l’Oscar du Meilleur film étranger pour Le Client en 2017 (cérémonie qu’il avait d’ailleurs boycotté pour protester contre les restrictions de l’administration Trump concernant les visas, et notamment envers les pays du Moyen-Orient), l’iranien Asghar Farhadi revient avec Everybody Knows, un film qui met en scène le couple à la ville Javier Bardem et Penelope Cruz dans une sombre affaire de disparition.
La bande-annonce prépare un film empreint de paranoïa, où aucun des membres de sa propre famille ou de ses amis n’est digne de confiance, et où la quête pour retrouver ces personnes disparues va causer une véritable remise en cause de tous.
Un film au postulat de base donc plutôt intéressant et qui va probablement bénéficier d’une exposition plus importante du fait du succès critique de son prédécesseur et de la présence au casting de deux acteurs très bankables. Un film qui à coup sûr vaudra le coup d’œil !

Sortie le 9 mai.

Deadpool 2, réalisé par David Leitch

Peut-être cela ne constitue-t-il qu’une impression faussée, mais eu égard de l’attente des spectateurs concernant le premier opus, cette suite semble sortir dans une indifférence quasi générale. Mais sans fustiger le film avant même sa sortie, cette indifférence est compréhensible : le film ne semble pas proposer grand-chose de neuf par rapport à son prédécesseur, se complaisant dans une formule qui avait divisé mais qui était dans tous les cas la force principale du premier opus. Point positif, la présence de Josh Brolin au casting, qui, avec son rôle de Thanos, semble se complaire dans les rôles d’antagonistes de super-héros.
Deadpool 2 sera sûrement un carton, mais pas autant que le précédent. Et le manque, au vu des bandes-annonces, de réappropriation du premier par David Leitch semble en être une des raisons principales.

Sortie le 16 mai.

L’Homme qui tua Don Quichotte, de Terry Gilliam

On n’y croyait plus. Tel le Megalopolis de Francis Ford Coppola ou le Napoléon de Stanley Kubrick, L’Homme qui tua Don Quichotte semblait être l’un de ces nombreux projets maudits, à l’ambition bien trop démesurée de son réalisateur pour pouvoir espérer voir le jour. Maintes et maintes fois, Terry Gilliam a tenté de relancer le projet, et les problèmes artistiques ou financier l’en ont toujours empêché. Mais là, ENFIN, le processus artistique est arrivé à son terme, le tournage a été bouclé, et le film sera projeté en tant que film de clôture du festival de Cannes, pour une sortie en France le même jour.
Nul besoin de présenter l’histoire après tant d’années. Mais reste, point intéressant à étudier, comment ce douloureux processus va pouvoir (inconsciemment ou non de la part de Terry Gilliam) se retrouver à l’écran. Avec Jonathan Pryce dans le rôle autrefois promis à Jean Rochefort, et Adam Driver dans celui de Johnny Depp, le film mérite de toute façon le visionnage rien que pour la persévérance de Terry Gilliam, un réalisateur dont l’ambition débordante a enfin eu gain de cause.

Sortie le 19 mai.

Solo : A Star Wars Story, réalisé par Ron Howard

Le film est parti, chacun l’admettra, du mauvais pied. Entre départ des deux réalisateurs Phil Lord et Chris Miller pour « divergences artistiques »,  leur remplacement au pied levé par Ron Howard qui a dû retourner une majeure partie du film, la rumeur de l’acteur d’Han Solo Alden Ehrenreich tellement mauvais qu’il aurait eu un coach pour lui faire jouer toutes ses répliques… Le film semble presque être condamné avant même sa sortie de par son contexte de production.
Mais il convient de garder les pieds sur terre et de laisser la chance à ce film de s’exprimer. Après tout, Rogue One avait lui aussi été victime de beaucoup de problèmes pour un résultat au final plus que satisfaisant. Han Solo n’était peut-être pas le personnage le plus intéressant pour un spin-off, mais gare à enterrer le film trop tôt et ne pas lui laisser sa chance.

Sortie le 23 mai.

Manifesto, réalisé par Julian Rosefeldt

13 versions différentes de Cate Blanchett, ça vous dit ? C’est en tout cas le défi que s’est lancé ce long-métrage, d’abord présenté dans une version courte en 2014 avant d’être rallongée et d’être présenté au festival de Sundance 2017 où il avait fait son petit effet. On est là devant l’exemple le plus pur du cinéma indépendant, où Julian Rosefeldt, qui réalise et produit le film, découpe son film en plusieurs segments (13 dans la version originale), chacun consacré à un manifeste (du Manifeste du Parti Communiste de Marx et Engels au Manifeste du surréalisme d’André Breton) et dans lesquels Cate Blanchett interprétera tour à tour un personnage différent, d’une sans-abri à une institutrice.
Un pitch de base donc plutôt intriguant et qui interroge sur la manière dont le cinéaste va arriver à le traiter avec intérêt. Mais le film vaut surtout pour le plaisir d’une Cate Blanchett démultipliée et qui donc devra jouer de multiples facettes dans un seul et même long-métrage. Tâche ardue donc, mais qui constituera sûrement l’intérêt principal d’un film dont on risque d’entendre parler.

Sortie le 23 mai.