[CRITIQUE] : Avengers : Infinity War

[CRITIQUE] : Avengers : Infinity War
Réalisateur : Anthony et Joe Russo
Acteurs : Josh Brolin, Chris Evans, Robert Downey Jr, Chris Hemsworth, Sebastian Stan, Anthony Mackie, Scarlett Johansson, Chris Pratt, Zoe Saldana, Don Cheadle, Tom Holland, Danai Gurira, Chadwick Boseman,...
Distributeur : The Walt Disney Company France
Budget : -
Genre : Action, Aventure, Science-Fiction.
Nationalité : Américain.
Durée : 2h29min.

Synopsis :

Les Avengers et leurs alliés devront être prêts à tout sacrifier pour neutraliser le redoutable Thanos avant que son attaque éclair ne conduise à la destruction complète de l’univers.

Critique :

Si l'on omet quelques menus défauts,#AvengersInfinityWar est le spectacle total annoncé : épique, jouissif et rendant pleinement justice à son riche univers tout autant qu'il tourne solidement une page de l'histoire du MCU, le tout opéré avec force par un Thanos impressionnant pic.twitter.com/ENUvoG7LEo— FuckingCinephiles (@FuckCinephiles) 25 avril 2018

[ATTENTION : Nous vous prévenons à l'avance, cette critique contient bon nombre de spoilers sur l'intrigue de Avengers : Infinity War, tant il est difficile pour tout critique de ne pas se laisser enivrer par la douce folie des révélations face à une péloche made in Marvel.
Donc tous ceux qui ne veulent pas découvrir des bribes de ce film, devront attendre sa vision pour mieux apprécier notre avis ]


Dix ans déjà que le MCU nouvelle formule, a gentiment atteint nos salles obscures sous la houlette d'un Tony Stark/Robert Downey Jr qui n'a pas tardé pour devenir rien de moins que l'homme fort d'une révolution dans le septième art mondial, et encore plus Hollywoodien.
Dix ans d'un règne sans trop de partage tant la concurrence (DC et la FOX, avalée depuis pas l'ogre Disney), n'a jamais réellement su lui disputer sa couronne sur la durée, voilà que la firme arrive à son tournant le plus ardu, la fin d'un cycle et la première pièce majeure de son maxi best-of Big Mac :  la clôture de sa Phase 3, grosse promesse d'un renouvellement massif de ses super-héros, mais surtout d'un fight bigger than life avec le vilain ultime, Thanos, dont la puissance et la présence sont teasées depuis suffisamment longtemps maintenant.
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Fruit intelligent et mur de l'aspect gentiment pop et excitant des deux Avengers tout autant que film somme de dix ans d'aventures solos et combinés (17 films !), les Russo font d'Infinity War, après avoir fait du Soldat de l'Hiver un thriller politique prenant et de Civil War un immense drama familial réaliste et spectaculaire, un crossover maousse costaud pleinement à la hauteur de l'évènement; un blockbuster d'action totalement étourdissant aux enjeux prenants, maitrisé d'une main de maitre et à la solidité scénaristique étonnante (même si limitée, blockbuster oblige).
Car tout s'emboite à la perfection dans cet opus, toutes les intrigues mènent à l'affrontement promis par une campagne promotionnelle bien plus maline qu'elle en avait l'air.
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Intelligemment rythmé et équilibré (l'intrigue multiplie les lieux à travers l'univers et le globe avec fluidité), le film ne perd pas de temps pour en mettre plein les mirettes et mise sur un package total d'action et d'humour (peut-être un poil trop, il est vrai) sur un tout petit peu plus de deux heures trente (clôturées sur un cliffhanger abolument fou) au final bien assez courte, un climax géant façon opus de destruction massive aussi bien jouissif que psychologiquement et émotionnellement fouillé (il y a des pertes, et certaines - Loki et Vision - sont prévisibles dès les premières bandes annonces), même si l'on sent que le duo Anthony et Joe Russo semblent encore en garder sous la semelle (pour Avengers 4 évidemment, l'ultime adieu).
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Thanos l'avait annoncé à la fin de l'Ere d'Ultron, les choses sérieuses allaient enfin commencer, et sa quête des fameuses Pierres d'Infinité est la pierre (haha) angulaire d'Infinity War, une course contre la fin de l'univers brutale où il n'aura aucun mal à surpasser les superhéros, ni même à concrètement voler le show, grâce à la prestation intense et marquante de Josh Brolin (tellement qu'on imagine mal que le bonhomme fasse mieux sous les traits de Cable dans Deadpool 2 le mois prochain).

Avec une personnalité, un charisme et un pouvoir à la hauteur de sa stature, mué par de vraies émotions et de vraies intentions crédibles (certes, encore un vilain qui veut lui aussi supprimer la moitié des êtres de l'univers...), il est l'ennemi que tous les fans attendaient : implacable et (quasi) indestructible, et les enjeux humains n'ont jamais été aussi concrets.
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D'une générosité sans bornes même s'il aurait mérité qu'on lui taille un petit bout de gras par-ci, par-là, mixant tous les tons du MCU avec malice (on ne laisse pas sur le côté les folies visuelles et pop de James Gunn et Taika Waititi) même si son cocktail montre parfois ses faiblesses (outre un Hulk boycotté et un Star-Lord agaçant au possible, tous les personnages ne sont évidemment pas logés à la même enseigne, malgré une redistribution des cartes et des équipes), bourré jusqu'à la gueule de moments de bravoures iconiques et spectaculaires même si la lisibilité du tout reste encore à contredire (tout comme pour Civil War); Avengers : Infinity War n'en est pas moins, comme dit plus haut, le blockbuster attendu par tous : épique, léché, grisant, rendant pleinement justice à son univers riche et aux multiples facettes tout autant qu'il tourne solidement un page de l'histoire du Marvel Cinematic Universe sur grand écran.
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Restera peut-être alors au spectateur, aux moments des derniers instants de l'ultime bobine (de loin la plus tendue et forte de tout le MCU), un petit arrière-gout d'inachevé - comme à l'époque de Matrix Reloaded -, tant le film, construit en deux parties, appelle directement sa suite pour être entièrement complet et parfait.
Bref, alors que la guerre commence à pleinement faire rage, Marvel, tel Thanos, piétine sans pitié son concurrent DC, qui aura sacrément besoin de se reprendre sous peine de se faire humilier dans les grandes largeurs...
Vivement Avengers 4, vraiment.
Jonathan Chevrier
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