Ce que les manuels d’écriture ne vous disent pas: comment sauver une journée d’écriture

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Lorsqu’on décide de devenir auteur(e), on a l’impression qu’on va exercer le métier le plus passionnant de la Terre, que chaque projet sera une nouvelle aventure. Ce n’est pas faux, comme dirait l’autre, mais l’envers du décor est nettement moins glamour, à savoir qu’il va falloir passer une cinquantaine d’heures hebdomadaires le cul vissé à une chaise. Et certains jours on n’a pas envie. Ce n’est pas une raison pour abdiquer… 😉

Il ne sera pas question aujourd’hui du writer’s block, qui a des racines profondes, et nécessite une bonne thérapie un gros travail psychologique, ni d’une saine attaque de procrastination, qui peut s’avérer bénéfique (si si!), mais plutôt de ces petits coups de mous que rencontrent les auteurs de temps à autre, soient qu’ils travaillent sur un projet rasoir peu motivant car purement alimentaire, soit qu’ils soient fatigués, ou pas d’humeur, tout simplement.

Ben oui, l’auteur est un petit être sensible, souvent malmené, pas très bien payé, et il a parfois du mal à entretenir la flamme. Il a beau kiffer son métier, des fois l’auteur il en a MARRE et il décide, ce punk, de s’accorder une journée de repos.

Où est le problème, allez-vous me demander? Pas de quoi nous pondre un article! Sauf que, vous répondrai-je cyniquement, l’auteur est un petit être TROP sensible que la mauvaise conscience ronge (en partie parce qu’il n’est pas très bien payé, hem). Dans les faits, quand l’auteur fait le malin et s’octroie une journée-de-repos-pourtant-amplement-méritée que se passe t-il? Et bien cette journée, sa mauvaise conscience la ruine. Je sais, c’est ballot. 😉

Moi j’ai développé au fil des ans une méthode imparable pour assumer ces moments d’école buissonnière, et comme je suis plutôt sympa comme fille, je veux bien les partager avec vous. Le principe est simple: ne pas bosser pour de vrai mais bosser quand même, sans trop y penser et surtout, en me faisant très plaisir:

  • J’écris, mais pas du tout pour le projet en cours, celui pour lequel j’ai été (pas très bien) payée. Je me vautre à la place dans un projet perso, on spec, pas forcément vendable, le pied! MAIS ce n’est pas du temps perdu: je booste une créativité qui servira in fine le projet pour lequel j’ai été (pas très bien) payée.
  • J’écris, mais juste dans mes journaux d’auteure et filmmakeuse, ce qui me permet de refaire le monde, râler, me regarder le nombril et me vautrer dans des considérations hautement métaphysiques connues de moi seule (et punaise, heureusement), moins cher et plus fun qu’une thérapie. MAIS ce n’est pas du temps perdu: un auteur efficace se doit de mater ses névroses.
  • Je me fais un ciné, une expo, une razzia à la FNAC ou en bibliothèque MAIS c’est uniquement pour nourrir mon inspiration quant au sujet en cours, forcément.
  • Je m’achète des shoes MAIS j’en ai absolument besoin pour telle projo, tel festival, bref pour ma CARRIERE!
  • Je fais la tournée des bistrots avec mes potes scénaristes MAIS c’est indispensable à ma carrière: je dois bien me tenir au courant des derniers potins de l’actualité du cinéma/audiovisuel.
  • Je déjeune avec mes potes non scénaristes (= qui ont « un vrai métier ») MAIS il faut bien que j’observe le monde qui m’entoure pour écrire des fictions sensées.

Vous saisissez le principe? Ca s’appelle de la pensée positive chers lecteurs. Ces soupapes de liberté me sont essentielles pour préserver mon équilibre mental le plaisir d’écrire trois cent soixante-deux jours par an et dix heures par jour, tout en n’étant pas très bien…  😉

Et quand je n’ai vraiment pas d’autre choix, deadline oblige, que de rester enchainée à ma chaise (ou mon canapé, c’est selon) pour faire avancer sa satané projet rasoir et mal payé, et bien je me dope au chocolat. Puis je m’offre des shoes pour me récompenser de ma rigueur professionnelle… 😉

snoopy ego

Quelques motivateurs d’écriture :

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