Moi, Tonya (2018) de Craig Gillepsie

Nouveau film de Craig Gillepsie, réalisateur capable du meilleur comme du pire et ayant exploré différents genre dont les films "Une Fiancée pas comme les Autres" (2003), "Fright Night" (2011) et "The Finest Hours" (2016)... Cette fois il s'attaque à un fait divers chez les stars du patinage artistiques, à savoir le destin hors norme de la patineuse Tonya Harding et surtout son implication indirecte dans l'agression de sa rivale Nancy Kerrigan en 1994 - tout savoir ICI -. Dans le rôle titre on retrouve la magnifique Margot Robbie la révélation de "Le Loup de Wall Street" (2013) de Martin Scorcese et l'inoubliable Harley Quinn dans "Suicide Squad" (2016) de David Ayer qui passe ici un nouveau cap en trouvant un autre rôle marquant. Tonya Harding est également incarnée enfant par la jeune McKenna Grace qui a seulement 11 ans affiche déjà une belle filmo avec "Independance Day : Resurgence" (2016) de Roland Emmerich, "Mary" (2017) de Mark Webb avec un certain Chris Evans alias Captain America et bientôt dans "Ready Player One" (2018) de Steven Spielberg.

Moi, Tonya (2018) de Craig Gillepsie

La maman Harding est interprétée par la talentueuse Allison Janney qu'on a déjà pu voir dans "La Couleur des Sentiments" (2011) de Tate Taylor et (2014) de Ben Falcone. Et enfin on notera un rôle prépondérant pour l'acteur Sebastian Stan surtout connu pour être Bucky Barnes/le soldat de l'Hiver dans les trois "Captain America" (2011-2014-2016). Pour l'anecdote, le réalisateur Craig Gillepsie connait un peu l'affaire puisqu'à la même période il a tourné un spot publicitaire avec Nancy Kerrigan... Ensuite, ce qui semble avoir plu au cinéaste c'est ce destin si pregnant dans l'inconscient collectif du scandale à l'américaine qu'il a voulu montrer, que tout n'est pas si simple et que Tonya Harding n'est pas la méchante de service. Craig Gillepsie réussit un mettre en place un climax cynique et jouissif, mêlant ainsi le tragique au pathétique, le malsain au burlesque. C'est là bel et bien la grande réussite du film, montrer une facette délirante du show à l'américaine en mettant en place un montage captivant à la chronologie aléatoire.

Moi, Tonya (2018) de Craig Gillepsie

L'autre excellent point reste le casting. Les deux hommes entourant Tonya Harding sont la quintessence même des gaziers qui se croient des génies, magnifiquement interprétés par des acteurs (Sebastian Stan et Paul Walter Hauser) qui jouent à la fois l'innocence et le vice. On salue la performance de Allison Janney en mère indigne et surtout, enfin, on est ébloui par le jeu fourni par la sublime Margot Robbie. Son travail sur le physique, son travail sur le patinage (4 mois d'entrainement mais doublure pour les scènes les plus techniques sur glace) et surtout son travail sur la psychologie complexe de Tonya Harding constamment entre l'insolence et une certaine forme de courage. La symbiose entre la forme et le fond, entre le style et le jeu en font un film complet, dense et maitrisé, un film excellent où l'effroi se mêle au sourire avec appétit dans cet univers de l'ogre américain qui aime autant les princesses que les monstres, qui aiment aimer autant qu'il aime haïr. Un film à voir et à conseiller.

Note :

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