[Critique] « Phantom Thread » – Paul Thomas Anderson

Par Victorvandekadsye @BrouillonsCine

La nouvelle collaboration Paul Thomas Anderson/Daniel Day-Lewis fait des étincelles dans Phantom Thread, élégant conte amoureux pervers.

Le fil fantôme est ce que l'on pourrait évoquer lorsque les derniers films de Paul Thomas Anderson nous viennent en tête. Impossible de s'y retrouver linéairement dans ces atmosphères brumeuses mais tout de même passionnantes. Pour ce nouveau film, près de trois ans après le clivant Inherent Vice, le réalisateur nous emmène dans l'Angleterre bourgeois des années 50. Reynolds Woodcock, prestigieux styliste, embarque une jeune servante, Alma, dans son univers en lui imposant subitement son mode de vie peu enclin au contact. Du moins, c'est ce que l'on pense au départ...

Car le fil fantôme déstabilise toutes les attentes : Woodcock sera pris au piège de son jeu, suite à la colère douce mais cruelle d'Alma (formidable Vicky Krips). Tandis que le spectateur sera vite surpris de la tournure que prendra le film, loin de toute forme académique digne d'un Tom Hopper vu le contexte du film. Paul Thomas Anderson nous impressionne dans sa virtuosité à composer son film, à le découdre à sa façon pour mieux révéler ce qui se cache sous les doublures de son oeuvre, aidé par la magnifique composition de Jonny Greenwood.

Il va encore nous falloir du temps chez les Brouillons pour tirer toutes les portées de Phantom Thread. Mais en attendant, nous ne pouvons que vous conseillez de voir cette impressionnante proposition du cinéma où l'élégance et le malsain se dissimulent à chaque plan.

Victor Van De Kadsye