[MOVIE CHALLENGE 2018] : Moon de Duncan Jones

#7. Un Premier Film (Movie Challenge 2018 / récapitulatif)

Passer par la case SF pour son premier passage derrière la caméra est un pari plus qu'osé sur le papier pour un wannabe cinéaste, mais vouloir poser sa caméra sur rien de moins que la lune quand on est le rejeton du Starman himself, Davie Bowie; là, cela frise franchement avec le potentiel gros chemin de croix.
Mais Duncan Jones, en plus d'être un cinéaste talentueux, est également un amateur de grands défis, une vérité qu'il ne contredira pas par la suite avec ces essais suivants (Source Code mais surtout Warcraft : Le Commencement) .
Et Moon en fut décemment un de grand défi, premier film ambitieux mais accouché aux forceps par un artiste modeste à la cinéphilie affutée.
Vrai morceau de SF imparfait mais fascinant, rendant volontairement un hommage marqué aux papes Kubrick (2001, l'Odyssée de l'Espace) et Tarkovsky (Solaris), tout en prenant le contre-pied de leurs explorations spatiales par la force d'un propos étonnament original (Jones ne questionne plus le rapport entre l'homme et l'inconnu, mais bien celui entre l'homme et lui-même dans l'inconnu) et d'un cadre proche et réaliste : la lune, supposément conquise depuis des décennies, qui devient ici une terre autant de pénitence que d'exploitation énergétique.
Egratinant franchement le consumérisme (la crise de l'énergie) que les dérives capitalistes de la société contemporaine dans un futur pas si éloigné de notre présent (l'homme devient un maillon de la chaine de fabrication de masse, que l'on clone pour augmenter sa productivité), s'appuyant tout du long sur la prestation habitée d'une vedette en complet état de grâce (Sam Rockwell, parfait), Moon est un sommet de SF intimiste et réflexive, à la morale douce-amère (la nécessité de se couper du monde, de prendre ses distances pour mieux apprendre à se connaître, un message aussi optimiste qu'il est sombre).
Un grand petit film humain et destructeur, un poil poseur mais sincèrement touchant, qui prouvait que Duncan Jones avait dès ses débuts de belles choses à dire, et j'espère sincèrement qu'il en dira à nouveau pour son alléchant Mute...

Jonathan Chevrier

Moon de Duncan Jones avec Sam Rockwell, Kevin Spacey,... (2009)
" Sam Bell vit depuis plus de trois ans dans la station lunaire de Selene, où il gère l'extraction de l'hélium 3, seule solution à la crise de l'énergie sur Terre. Souffrant en silence de son isolement et de la distance le séparant de sa femme et de sa fille, il passe sont temps à imaginer leurs retrouvailles.
Mais quelques semaines avant la fin de son contrat pour l'entreprise Lunar, Sam se met à voir et à entendre des choses étranges... D'abord convaincu que son isolement y est pour quelque chose, il se retrouve malgré tout à enquêter et découvre que si ses patrons ont prévu de le remplacer, ils n'ont jamais projeter de le ramener. A moins que ce soit la Lune qui ne souhaite pas le voir partir... "

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