Pourquoi voir Okja ?

Bong Joon-ho revient pour notre plus grand plaisir.

Après s’être attaqué à l'adaptation du Transperceneige, bande dessinée de science-fiction post-apocalyptique française, avec Snowpiercer, le Transperceneige, le réalisateur sud-coréen revient avec une oeuvre qui comme à son habitude mêle habilement divertissement et message politique.

Le réalisateur a révolutionné le genre du polar avec Memories of Murder, celui du film de monstre avec The Host en mélangeant tension, comédie, drame, science-fiction, écologie et message prônant le respect de la différence et de la famille, avec Okja Bong Joon-ho s'attaque au capitalisme avec une petite fille et un cochon géant.

Quand on voit Okja on pourrait rapidement faire le rapprochement avec The Host, mais le dernier film de Bong Joon-ho n'est pas un film de monstre, bien que le spectateur voit des monstres dans ce film, des monstres qui ne sont pas ceux que l'on croit.

Bong Joon-ho n'a jamais eu peur de dénoncer la société dans laquelle nous vivons, les rapports entre les classes sociales comme le montre Snowpiercer, plus les protagonistes avancent vers le wagon de tête et plus les élites se dévoilent, ici le réalisateur dénonce le comportement inadmissible des multinationales envers les animaux par des images très fortes.

Le sixième film de Bong Joon-ho plonge le spectateur dans un monde où les multinationales sont toutes puissantes, parmi ces ogres capitalistes, la société Mirando Corporation dirigée par Lucy Mirando, la société Mirando (ou Monsanto peut être) adore les OGM, après tout si les dirigeant de Mirando aiment en manger, pas sûr, par contre ils en font manger aux autres.

Lucy Mirando annonce la création de cochons géants, chaque animal sera élevé pendant dix ans dans le respect du bien-être animal dans différents pays, bien évidement la société a omis de dire aux futurs consommateurs que les cochons ont été génétiquement modifiés, un légère cachotterie qui en côtoie beaucoup d'autres.

Parmi ces cochons, on trouve Okja, un cochon élevé dans les montagnes de Corée du Sud par la jeune Mija et son grand-père, pendant dix ans Mija a vécu des moments merveilleux avec sa nouvelle amie Okja, mais les dix années ont passé et Mirando Corporation veut récupérer son cochon et le transférer à à Séoul puis à New York pour présenter le cochon au public.

Attristée par le départ de Okja, Mija part pour Séoul pour ramener son ami dans les montagnes verdoyantes, dans sa tache elle va être aidée par un groupe qui lutte pour le respect des droits des animaux

Okja est une satire intelligente de notre société et plus précisément des groupes agro-alimentaire qui prônent la rentabilité plutôt que le bien-être des animaux, le film de Bong Joon-ho est aussi une très belle histoire d'amitié entre la jeune Mija et Okja, cette histoire montre aussi l’intelligence de Okja et des animaux en général, alors oui ils ne savent peut être pas la racine carrée de 257744 (507.6849 il me semble), mais ils sont doués d'intelligence et de conscience comme la scène de la montagne et la scène finale le montre.

Avant même de débarquer en France, Okja a fait l'objet d'une polémique, le nouveau film du réalisateur Bong Joon-ho a été sélectionné au Festival de Cannes, jusque là pas vraiment de souci, et bien si, Okja est produit par Netflix et la France (le système du cinéma français) n'aime pas Netflix, avant l'arrivée d'Okja Netflix produisait déjà des films qui étaient diffusés sur sa plateforme de streaming, mais là c'est un film Netflix présenté à Cannes.

Conformément à son histoire, l'entreprise américaine a décidé de sortir le film de Bong Joon-ho sur sa plateforme, et là c'est le drame, comme le film ne sort pas dans les salles françaises et qu'il est produit par Netflix pour Netflix, tous les maillons du cinéma français (CNC, producteurs et les exploitants de salles) ont exprimé leur mécontentement.

Au vu de cette polémique Netflix a envisagé de sortir le film en salle et en même temps sur son site, mais nous sommes en France et il faut respecter la chronologie des médias (règle qui définie l'ordre et le délai des différents modes d'exploitations) dans lesquels les diverses exploitations d'une œuvre cinématographique peuvent intervenir, pour faire simple dès qu'un film obtient son visa d'exploitation il peut être diffusé en salle, puis il doit attendre 36 mois pour qu'il soit proposer en vidéo à la demande par abonnement, donc sur Netflix.

Ce que le cinéma français voulait imposer à Netflix, c'est une sortie en salle puis attendre 36 mois avant de diffuser son film sur sa plateforme, devant ce mur Netflix a sorti Okja sur sa plateforme le 28 juin 2017 après avoir été projeté au Festival de Cannes le 19 mai 2017.

Il faut savoir que personne ne voulait financer le film de Bong Joon-ho, si Netflix n'existait pas Okja n'existerait pas, sans parler des 50 000 000 $ que Netflix a mis sur la table, l'entreprise américaine a laissé carte blanche au réalisateur et même le Final Cut.Pour trouver ses acteurs et actrices, Bong Joon-ho a de nouveau fait appel à Tilda Swinton, l'actrice retrouve le réalisateur après Snowpiercer, le Transperceneige, comme à son habitude méconnaissable et parfaitement impliquée dans son rôle, celui de la dirigeante de Mirando Corporation, le cinéaste sud-coréen à fait appel à un autre acteur de talent en la personne de Jake Gyllenhaal, il incarne un animateur animalier complètement délirant et un un poil ambigu.

Pour incarner le personnage de Mija, le réalisateur et son équipe ont eu du mal à trouver l'actrice pour coller le plus possible au personnage, le choix s'est finalement porté sur Ahn Seo-hyeon, la jeune actrice n'est pas à son coup d'essai puisqu'elle a tourné dans dix films dont The Murderer de Na Hong-jin et Monster de Hwang In-ho.

On retrouve également au casting Paul Dano (Little Miss Sunshine, There Will Be Blood, Prisoners), Steven Yeun (The Walking Dead, Mayhem), Lily Collins (The Blind Side, Blanche-Neige, The Mortal Instruments : La Cité des ténèbres) et Giancarlo Esposito (Breaking Bad, Le Labyrinthe : La Terre brûlée, Ali).

Avec Okja le réalisateur fait d'une pierre de coup, non seulement il livre une très belle histoire d'amitié pleine de poésie entre une petite fille et un cochon génétiquement modifié, puis il s'attaque de front aux multinationales qui ne voient que le business et les chiffres en bas d'une feuille.

Bong Joon-ho nous montre également avec une grande habilité, le contraste entre la campagne et la ville, d'un côté le calme et la sérénité et de l'autre, la turbulence et l'agitation bouillonnante.

Notre société soit disant évoluée et civilisée se voit ici déshumanisée, la recherche de profit à tout prix réveille toutes les parties sombres de l'être humain, d'ailleurs la fin du film n'est pas sans rappeler les camps de concentrations.

Avec des images choc, le réalisateur sud-coréen veut alerter les spectateurs sur les dérives de notre société, notre alimentation peut être responsable d'actes innommables et il faut en être conscient, il ne plaide pas forcement pour une alimentation végétarienne mais plutôt pour une alimentation plus raisonnable et plus respectueuse de vie des animaux.

Les spectateurs sont également des consommateurs, ils doivent savoir que leurs actes ont des conséquences mais qu'ils ont également un grand pouvoir, celui de faire plier des multinationales.

Personne n'a cru au film de Bong Joon-ho à part Netflix, tant mieux pour l'entreprise américaine qui a produit l'un des meilleurs film de 2017, alors oui en France le film n'est pas sorti au cinéma (Netflix a essayé), pour autant Okja restera dans les mémoires pour son message et sa réalisation signée par l'excellent Bong Joon-ho.

Synopsis :

Parmi ces cochons, on trouve Okja, un cochon élevé dans les montagnes de Corée du Sud par la jeune Mija et son grand-père, pendant dix ans Mija a vécu des moments merveilleux avec sa nouvelle amie Okja, mais les dix années ont passé et Mirando Corporation veut récupérer son cochon et le transférer à à Séoul puis à New York pour présenter le cochon au public.

Attristée par le départ de Okja, Mija part pour Séoul pour ramener son ami dans les montagnes verdoyantes, dans sa tache elle va être aidée par un groupe qui lutte pour le respect des droits des animaux.

Anecdotes :

Le scénario du film est signé par Bong Joon-ho et Jon Ronson.

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