Cessez-le-feu

Un grand merci à Le Pacte ainsi qu’à l’Agence Darkstar pour m’avoir permis de découvrir et de chroniquer le DVD du film « Cessez-le-feu » de Emmanuel Courcol.

Cessez_le_feu

« Je sens en toi de la colère. Je vois des ombres qui se battent dans ton cœur »

1923. Georges, héros de 14 fuyant son passé, mène depuis quatre ans une vie nomade et aventureuse en Afrique lorsqu’il décide de rentrer en France. Il y retrouve sa mère et son frère Marcel, invalide de guerre muré dans le silence. Peinant à retrouver une place dans cet Après-guerre où la vie a continué sans lui, il fait la rencontre d’Hélène, professeure de langue des signes avec qui il noue une relation tourmentée…

« Tu crois pas qu’on a gagné le droit d’être un peu égoïste ? »

Cessez_le_feu_Romain_Duris

Pour son premier film en tant que réalisateur, Emmanuel Courcol, que l’on connaissait jusqu’ici surtout comme comédien et comme scénariste (notamment pour Philippe Lioret dont il est le scénariste attitré), s’intéresse aux traumatismes des anciens soldats de la Grande guerre. A ceux qui ont côtoyé la mort d’un peu trop près. Un sujet qui revient en vogue à l’heure du centenaire de la Première guerre mondiale (on pense notamment aux très beaux « Frantz » de François Ozon et « Au-revoir là-haut » d’Albert Dupontel). Cela donne lieu à un beau mélodrame familial, prenant sa source dans la boue d’une tranchée d’Argonne intensément pilonnée en 1916. Huit ans plus tard, la fratrie Laffont se retrouve éclatée : Georges, l’ainé, est parti exorciser ses démons en Afrique tandis que son cadet, Marcel, reste prostré dans le silence. Quant au petit dernier, il demeure toujours porté disparu. Si chacun fait ce qu’il peut pour tenter de surmonter ses traumatismes, le réalisateur nous rappelle avec beaucoup de sensibilité qu’il est des guerres impossibles à finir. Trop d’horreur, trop de souffrances endurées. Trop de blessures qui ne peuvent pas guérir. En creux, il brosse également un joli portrait de la France des années folles, entre son empire colonial, ses gueules cassées et ses affairistes profitant de l’argent qui coule à flot pour spéculer les restes de la guerre (ici, le déminage et la dépollution des zones du front). Tout juste regrettera-t-on, peut-être, un excès de classicisme formel dans la mise en scène, bien compensé cependant par les très belles images des paysages africains et par le jeu impeccable des acteurs (Duris et Gadebois en tête). Un joli moment de cinéma.

Cessez_le_feu_Gregory_Gadebois

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Le DVD : Le film est proposé en version originale française (5.1 et 2.0) ainsi qu’en audiodescription. Des sous-titres français pour malentendants sont également disponibles.

Côté bonus, le film est accompagné d’un Making of en Afrique (27’) et de « Cessez-le-feu : images du réel » : archives de la Grande Guerre montées par ECPAD.

Edité par Le Pacte, « Cessez-le-feu » est disponible en DVD ainsi qu’en blu-ray depuis le 13 décembre 2017.

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