Bright

Bright
Dans un monde contemporain alternatif, humains, orcs, elfes et fées coexistent depuis le début des temps. Défiant les genres, Bright est un film d'action qui suit deux policiers issus de milieux différents, Ward et Jakoby. Confrontés aux ténèbres lors d'une patrouille nocturne de routine, ils voient leur avenir et leur monde se métamorphoser à jamais.

Bright – 22 Décembre 2017 – Réalisé par David Ayer
Suicide Squad fut un bel échec critique et artistique, mais à contrario d'un Justice League savamment démoli pierre après pierre en interne, lui a rapporté de l'argent, ce qui fait que ça n'a pas était trop mauvais pour tout le monde sauf pour David Ayer. C'est le premier qui en a pris dans la gueule et je serais tenté de dire que c'est bien fait, mais forcé de reconnaître qu'il ne fut pas seul et c'est pour ça que son dernier projet « Bright » ne m'a pas déplu.
C'est donc loin d'un studio hollywoodien qu'on le retrouve, avec Will Smith qu'il a sûrement très apprécié et le scénario d'un « fils de » Max Landis, au pitch de départ séduisant, humains, orcs, elfes et fées vivent dans le même monde.
Daryl Ward se remet doucement d'une blessure par balle et rumine le comportement de son équipier l'orc Nick Jakoby lors de cet incident. Une situation qui le tracasse, car la venue d'un Orc dans son unité de police passe mal, ses collègues humains ne cessent de le railler, voir de l'insulter, aussi bien lui que Jakoby, qui malgré tout garde la tête haute et fait de son mieux son métier de policier. Lors d'une patrouille, Ward et Jakoby tombe sur une jeune elfe dans la maison d'une société secrète en possession d'une baguette, un objet magique que seul un/une « Bright » peut manipuler. Hélas c'est aussi un artefact que tout le monde convoite et c'est ainsi que la simple patrouille se transforme en un intense survival dans les rues de Los Angeles.
Lorsque les premières critiques de ce film sont sorties outre-atlantique, ce fut un carnage, la presse dans son ensemble a démoli « Bright » en long et en large, le qualifiant de pire film de l'année! Et honnêtement, on en est loin du « pire film de l'année ». Alors certes le film n'est pas une réussite, ce qui est gênant pour un film à 100 millions de dollars, mais on est loin du cynisme puant qu'était « Suicide Squad » et franchement c'est déjà énorme !
Le scénario du film on le doit à Max Landis, auteur entre autre du scénario de « Chronicle » avec Josh Trank, de American Ultra et de Victor Frankenstein. Son seul mérite ici, c'est d'avoir su trouver un concept fort, à savoir mixer la fantasy et une certaine idée de la réalité, calqué ici sur l'un des terrains de jeu favori de David Ayer, Los Angeles. Hélas c'est bien la seule idée de pertinente, parce qu'ensuite c'est le gros bordel ! La partie exposition du film est catastrophique, l'intrigue avance à l'aveuglette et quand il faut une explication à ce que l'on voit, le scénario sort un ministère de la magie, des confréries secrètes et bien évidemment une prophétie, le tout sans jamais définir son univers !!! Une gageure tant c'est essentiel, car sans ça, il peut sortir tout ce qu'il veut, ça ne sera jamais cohérent, ni fluide, parce que cela ne s’insérera pas dans le récit d'une manière naturelle. Et la deuxième partie du récit n'arrange rien, elle mets légèrement de coté l'univers pour se concentrer sur une intrigue qui ressemble un peu trop à celle de « Street Kings » de David Ayer. Avant d'y revenir, lors d'un twist aussi téléphoné que l'idée de base est géniale.
Quant a la réalisation, ça va de sympathique à pas terrible du tout ! David Ayer est clairement dans son élément et assure l'essentiel dans la partie « polar», mais des qu'il s'agit de mettre en scène l'action c'est plus laborieux voir relativement plan-plan. Tout comme le film d'un point de vue visuel, c'est assez pauvre et j'ai clairement du mal à voir l'apport de la fantasy dans cette univers strictement urbain et c'est assez décevant, car au fond on reste en territoire connus, ce qui me frustre énormément alors qu'il y avait clairement de quoi faire. Heureusement que dans ce marasme (Et je suis content de pouvoir le dire) le duo Will Smith/Joel Edgerton assure le spectacle pendant deux heures, un vrai duo à l'ancienne ou pour une fois Will Smith fait office de vétéran, au coté de cet Orc un peu trop zélé joué par un Joel Edgerton totalement implique dans son rôle ! Le seul vrai bon point de ce film !
La presse US l'a tellement survendu comme un film infâme, que j'ai passé un agréable moment devant ! Loin du cynisme d'un Suicide Squad, David Ayer donne vie à un univers intéressant de façon bien maladroite, dans lequel un duo particulièrement affûté s'amuse ! Hélas ce ne sont que les contours de quelques choses qui peut et qui doit être plus grand, mieux penser et surtout mieux écrit.

Bright