3 Billboards, critique

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Sacré meilleur film dramatique aux Golden Globes, 3 Billboards, les Panneaux de la Vengeance, vient donc de passer dans la catégorie des favoris pour les prochains oscars. Il faut dire que ce portrait violent d’une bourgade américaine a de quoi faire parler et réfléchir, surtout quand il est porté par Frances McDormand en pleine forme !

3 Billboards, critiquePersonne ne l’avait vu venir avec ses 4 prix aux Golden Globes. Et pourtant, un prix du scénario à Venise, un prix du public à Toronto, un sujet mettant en avant une femme forte face aux autorités racistes étant donné le contexte Trump & Weinstein actuel, on aurait bien dû ce méfier. C’est peut-être à cause de son réalisateur, Martin McDonagh dont le 7 Psychopathes n’avait pas emporter les foules. Et pourtant voici maintenant son 3 Billboards parmi les favoris aux prochains Oscars.

Le sujet est original avec cette femme qui va, 9 mois après le meurtre de sa fille, interroger la police sur ses action en imprimant un message sur 3 panneaux publicitaires à la sortie de la ville. Attirant l’attention des habitants, des médias et donc du shérif, cela va engendrer de nombreuses perturbations dans la petite communauté.

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Fidèle à l’esprit du réalisateur britannique mais aussi avec une bonne dose d’esprit Coen (la présence de Frances McDormand n’y est pas étrangère), 3 Billboards nous propose ainsi le portrait d’une bourgade américaine et donc par extension de l’Amérique profonde peu flatteur où il n’y aurait que la violence pour obtenir un peu d’attention. Avec une mise en scène sobre et sans consession, le film se détache surtout par son scénario et ses personnages bien écrits.

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Ainsi, le portrait de femme meurtrie et motivée seulement par la vengeance est fabuleusement écrit et porté par Frances McDormand en pleine forme. L’actrice formidable porte le film et son message fort sans problème sur les épaule et, par ses actions, rend aussi le film assez imprévisible, détournant une scène de torture chez le dentiste ou un rencard avec Peter Dinklage de façon inattendue. Rongée par la colère, elle est prète à se mettre toute la ville à dos pour obtenir enfin les réponses qu’elle souhaite.

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Mais elle n’est pas seule et toute la ville participe à l’atmosphère du film. Ainsi Caleb Landry Jones campe un jeune publicitaire qui n’est là que pour ramasser le fric, peu importe le message qui sera affiché sur les panneaux et qui va se nuancer ensuite. Et Woody Harrelson, comme toujours parfait, est un shérif dépassé par son enquête et sa maladie, aussi tête à claque que touchant. Mais c’est surtout Sam Rockwell qui va attirer l’attention en assistant des forces de l’odre débile, raciste et trop couvé par une mère détestable. L’acteur campe ici un personnage assez horrible et qu’il arrive à nous faire comprendre, jusqu’à presque s’y attacher.

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Avec une succession de portraits, le réalisateur ose également aller sur des chemins innattendus. Non, le film ne sera pas un who dun it donc inutile de chercher le coupable qui n’est de toute façon peut-être même pas dans le coin. Il préfère laisser quelques questions en suspend et nous présenter surtout l’état d’esprit de cette femme plutôt que de nous apporter des réponses et c’est aussi sans doute ce qui rend le film bien plus marquant que le tout venant.

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Ainsi 3 Billboards est un très bon film qui ne vole pas ses différentes nominations et encore moins ses récompenses pour des acteurs qui donne leur meilleur pour des rôles bien taillés et plus complexes qu’ils n’ont l’air au premier abord. A découvrir !