Grave

GraveGrave... mais pas navrant
Troublant concert de louange pour ce qui est vendu pour un récit initiatique du passage à l’âge adulte et qui n’est ni plus ni moins qu’un gros film gore destiné à des ados en besoin de sensations ou de bourgeois en manque de transgression. Julia Ducourneau ; ex élève section scénario à la Femis, fan de Cronenberg, encensée et primée dans de nombreux festivals dont la Semaine de la Critique à Cannes ; réalise un premier film sans erreur majeure mais sans grand intérêt. Elle coche gentiment toutes les cases du cinéma de genre : musique omniprésente, sexualité débridée, image aux couleurs tranchantes, enchainement de séquences gore bien dégueu et transgressives. Mais rien de neuf dans ce qui s’apparente à un exercice de style avec des séquences déjà vus ; de fait, chaque chute est tellement prévisible : de la scène du doigt coupé à un twist final annoncé dès le début du film. Et les dialogues sont d’une pauvreté à la hauteur d’un film gore ; mais au-delà de se conformer au genre, le parler « wesh wesh » dont le principal orateur est le fameux Adrien est tellement en décalage avec une école de vétos que çà en est navrant. On se croirait dans un lycée de banlieue. C’est pour cela que ce type de film se déroule souvent au lycée alors ?!?!
Au bout du compte, un film de faiseur sans trop de fausse note, mais qui reste de série Z, et que l’on regarde sans trop de surprise et de déplaisir. Attendons son suivant, pour voir si cette jeune fille en a réellement sous le pied, car on peut lui reconnaitre le mérite d’être parvenu à monter un film gore en France.Sorti en 2017Ma note: 9/20