Le fouet d'argent

Par Platinoch @Platinoch

Un grand merci à Sidonis Calysta pour m’avoir permis de découvrir et de chroniquer le DVD du film « Le fouet d’argent » de Harmon Jones.

« Je quitte cette ville pour de bon. Un homme a besoin de trouver sa place dans le monde et la mienne n’est pas ici »

Race Crim obtient de Luke Bowen que Jess Harker dont c'est le rêve, participe au transport d'une diligence qui est chargée d'acheminer 27 000 dollars en or mais Slater attaque la diligence. Race abat deux des assaillants et semble se muer en vengeur implacable; son amie Waco faisant partie des victimes. Slater est capturé par Race et le shérif Tom Davisson exige qu'il y ait un procès équitable alors même que la ville est prête à le lyncher...  

« Race est mon meilleur ami mais il croit encore à la loi des armes. Il doit apprendre à changer »

Homme de studio, le canadien Harmon Jones s’impose au cours des années 40 comme l’un des monteurs les plus talentueux de la 20th Century Fox, travaillant alors avec les plus grands réalisateurs de l’époque tels qu’Elia Kazan (« Le mur invisible », « L’héritage de la chair », « Panique dans la rue »), Henry Hathaway (« La maison de la 92ème rue », « 13 rue de Madeleine »), Joseph L. Mankiewicz (« La maison des étrangers ») ou encore William Wellman (« La ville abandonnée »). Très apprécié en interne, il est promu réalisateur au début des années 50. Là, il réalisera une quinzaine de films de série B en une décennie, dont « La cité des tueurs » en 1953 et « La princesse du Nil » en 1954. Après quoi, il délaissera le cinéma pour mener au cours des années 60 une prolifique carrière de réalisateur de séries à la télévision.

« Un bon cocher se soucie avant tout de la sécurité de ses passagers »

Un bon coup de fouet! Pour son premier western, Harmon Jones transforme ce qui n’aurait pu être qu’un ordinaire récit de vengeance en subtil récit initiatique. On y suit les premiers pas du jeune Jess Harker, un jeune homme fougueux et impétueux, dans le monde cruel des hommes. Rêvant de devenir conducteur de diligence ce dernier se voit offrir sa chance. Mais sa première mission se transformera en bain de sang à cause de son imprudence et de son manque de sang froid. Heureusement pour lui, ce qui ne tue pas rend plus fort. De par ses erreurs, il fera le difficile apprentissage des responsabilités qui s’accompagnera d’une longue période de doute. En filigrane, Harmon Jones dessine un conte sur la dualité morale, chacun des deux mentors du héros - le shérif et le protecteur de diligence - représentant une facette de l’humanité. La justice des lois contre la justice des armes, pas toujours facile à faire entendre à une foule de rustres en colère. Le réalisateur signe ici un western nerveux à souhait et hyper efficace (70 minutes à peine au compteur), compensant le manque de moyens par une mise en scène énergique et inventive (la fusillade autour de la diligence avec les assaillants qui se cachent dans l’écurie, la traque dans les rochers ou encore l’extinction des lumières dans le bar annonçant l’imminence de l’assaut contre la prison). Et tandis que la tension monte irrémédiablement, le film trouve son apothéose dans un final violent et inattendu en forme de rédemption. Peut-être pas un chef d’œuvre, mais sans aucun doute une excellente surprise !

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Le DVD : Le film est présenté en version restaurée en haute-définition, en version originale américaine (2.0). Des sous-titres français sont également disponibles.

Côté bonus, le film est accompagné de deux présentations distinctes respectivement signées François Guetlif et Patrick Brion.

Edité par Sidonis Calysta, « Le fouet d’argent » est disponible en DVD depuis le 1er décembre 2017.

Le site Internet de Sidonis Calysta est ici. Sa page Facebook est ici.