« Downsizing » : Alexander Payne réduit à néant.

« Downsizing » : Alexander Payne réduit à néant.

Il nous avait bouleversé, il y a quatre ans, avec son road-movie Nebraska, il semblerait que le talent d'Alexander Payne fût aussi réduit que l'est Matt Damon dans son nouveau film : Downsizing ou comment gâcher une idée de science-fiction intéressante en un non-film indigeste.

Il va être difficile de vous parler concrètement de ce qui a été annoncé comme une fable de science-fiction puisque le prémisse de départ (à savoir, une utopie formée sur la miniaturisation des êtres humains pour réduire la surpopulation) a été miniaturisée au service de rien.

Car rien n'apparaît dans Downsizing. Trouver ce que le film raconte concrètement relèverait justement d'une certaine utopie. On voit que Matt Damon est grand et content au début, puis Matt Damon petit et triste ensuite. Il y a aussi le robot de Christoph Waltz programmé pour jouer l'éternel rôle accordée à l'acteur, c'est à dire un personnage excentrique à tendance manipulatrice avec un accent . Puis Payne y glisse un soupçon de message politique en oubliant de le traiter de manière convenable. Pour vous donner une idée de la subtilité, les personnes miniaturisées tentent de revenir dans le monde des grandes personnes, clandestinement planqués dans des cartons télés. D'accord, le scénario de Downsizing est très petit mais peut-être que sa force est dans sa forme ? Evidemment que non. Orné d'une réalisation proche du classicisme, que certains comparent aveuglement à du Capra, le film d'Alexander Payne paraît vide dans son fond et sa forme.

Voyez le cinéma en grand en évitant de vous déplacer pour cette catastrophe, dénuée de message, de dynamisme et d'émotion. Pour un scénario de tel envergure, il aurait été préférable de le laisser à un cinéaste plus enclin à ce genre d'idées farfelues...

Victor Van De Kadsye