Les Heures Sombres, critique

Les Heures Sombres, critique

On pensait qu’un énième biopic sur ce vénérable Winston Churchill serait intéressant mais purement académique ? C’était sans compter sur la réalisation de Joe Wright qui s’amuse de cet exercice et nous galvanise dans Les Heures Sombres ! Grâce à lui, l’année cinéma commence bien !

Les Heures Sombres, critiqueSi sa vision de Pan était une déconvenue au box office, on ne peu pas nier que le réalisateur Joe Wright cherche à faire dans le récit classique. Toujours à la recherche de nouvelles idées pour mettre en image des récits classiques, il a réussi à trenscander son adaptation théatrale d’Anna Karenine et a marqué les esprits avec son plan-séquence dans Reviens-moi, sans oublier sa vision conte de fée de l’espionnage avec Hanna.

Le voir arriver sur un sujet aussi baliser qu’un biopic épisodique sur Winston Chuchill est donc d’une certaine manière un retour aux sources d’un cinéma anglais classique et romanesque mais auquel il va appliquer toute sa maitrise de l’image. Et celà commence dès le plan titre avec sa caméra survolant la chambre du parlement alors que le premier ministre Chamberlain est destitué.

Les Heures Sombres, critique

L’histoire des Heures Sombres est donc celle de Winston Churchill s’installant dans le siège du premier ministre alors que le Royaume Uni se demande si il doit envisager un traité de paix avec Hitler. Et il faudra toute la force de volonté du vieux lion pour s’imposer et emmener le pays avec lui. Car non seulement il n’est pas suivit par son parti et n’est pas forcément soutenu par le roi, mais en plus ses états de service précédents ne parlent pas pour lui et il doit s’apprêter à prendre une lourde décision concernant les soldats anglais piégés à Dunkerque (faisant du film un miroir de celui de Nolan).

Les Heures Sombres, critique

Un contexte complexe pour un personnage qui ne l’est pas moins puisque le roc est en proie au doute. Ici le monstre sacré est présenté comme un homme drôle, cultivé, qui boit trop et n’en fait qu’à sa tête. Et Gary Oldman, sous un maquillage bluffant, est assez grandiose pour retranscrire tout le caractère du personnage. L’acteur nous emporte dans la psyché de Churchill et réussit à faire passer sans mal toutes les lignes de dialogue avec caractère.

Les Heures Sombres, critique

Cependant Wright ne se repose pas seulement sur son atout Oldman. Il va aussi faire de ce qui aurait pu être un biopic poussiérieux à la gloire d’un personnage et d’un acteur, une véritable odyssée visant à galvaniser les troupes. Avec une foule d’idées de mise en scène, de cadrage, intimes ou grandiose, il nous emporte dans son sujet, donnant alors à l’histoire classique une modernité inédite telle qu’on en reprendrait bien pour 2 autres heures ! Le biopic de chambre devient alors un film historique à suspense qui nous rappelle ce que doit être un homme d’état fort et intègre qui agit plus pour l’amour de son pays que de ses propres intérêts en temps de guerre.

Les Heures Sombres, critique

Bref, avec un sujet fort, une mise en scène moderne, un acteur à la hauteur, Les Heures Sombres est un film marquant, intelligent et galvanisant qui introduit l’année avec panache !