Culte du dimanche : Jumanji de Joe Johnston

Par Fredp @FredMyscreens

Avec une suite divertissante sortie pendant les fêtes, il nous fallait bien revenir sur l’opus original qui a berçé tant d’enfants dans les années 90 ! Pour ce premier culte du dimanche de l’année, retour le Jumanji de Joe Johnston avec Robin Williams !

Avec les productions Amblin et des réalisateurs comme Chris Columbus, les gamins des années 80/90 ont grandit avec un bon nombre de films devenus cultes. Avec la sortie en 89 de Chérie j’ai rétréci les gosses auréolé d’un grand succès, Joe Johnston fait donc partie de ces cinéastes artisants qui font plaisir aux gamins en leur faisant vivre des aventures sans les prendre pour des idiots.

Celui qui a travaillé comme artiste conceptuel chez Lucasfilm sur Star Wars et Indiana Jones est donc passé avec succès à la réalisation. Il en profite alors pour réaliser le rétro Rocketeer (qui reflète bien le goût du cinéaste pour les comics d’époque et préfigure son Captain America) avant de mêler live et animation dans Richard au Pays des Livres Magiques. Hélas ce dernier n’a pas le succès escompté.

Mais Joe Johnston ne se repose pas sur ses lauriers et enchaîne donc directement avec un autre film qui fera grandir les enfants en adaptant le livre de Chris Van Allsburg, Jumanji. Celui-ci arrive adroitement a réaliser le fantasme enfantin de vivre littéralement un jeu d’aventure. Ici, « floor is lava » peut vraiment devenir réalité !

Toutefois, Jumanji n’est pas juste un film concept et repose avant tout sur des personnages qui ont besoin les uns des autres pour se construire. Ainsi, Alan Parrish, projeté dans le jeu en 1969, a un grand besoin de reconnaissance paternelle alors que son amour d’enfance va devoir faire face à ses peurs. Et lorsque la partie reprend 26 ans plus tard Judy (Kirsten Dunst) et Peter doivent surmonter  la mort de leurs parents. Alors le temps du jeu, Alan et Sarah vont devoir devenir des parents de substitution et les quatre vont former un semblant de famille, montrant que c’est ensemble que l’on peut lutter face à la sauvagerie du monde.

Un propos fort, à la fois universel et intime qui touche forcément, donnant de la consistance et une véritable âme à ce qui n’aurait pu être qu’un divertissement lambda. Et c’est sans doute cela qui fait que toute une génération s’est approprié le film. On notera d’ailleurs l’intelligence et la subtilité avec laquelle la relation père-fils est abordé puisque le chasseur Van Pelt est campé par le même acteur que le père Parrish, signe qu’Allan doit affronter bien pire que la jungle pour s’en sortir, son propre père.

Mais si le film est aussi réussit, en plus de son propos familial fort bien amené, c’est aussi grâce à trois autres atouts. Le premier étant évidemment la présence de ce génie qu’est Robin Williams. Alors que l’acteur sort tout juste du succès phénoménal de Mrs Doubtfire, il enchaîne ici avec un nouveau rôle aussi drôle qu’émouvant, mettant en avant toutes les facettes de l’acteur, qui va renforcer son aura auprès des jeunes, devenant presque l’oncle sympa et un peu fou par procuration pour toute une génénaration.

Il y a aussi la réalisation de Joe Johnston, intemporelle qui joue efficacement entre effets animatroniques et effets numériques innovants pour l’époque (et qui ont un peu vieillit aujourd’hui mais participent au charme du film), qui nous font vraiment croire à cette jungle qui s’installe dans la réalité avec ses plantes et ses créatures plus vicieuses les unes que les autres.

Et enfin, il y a ce scénario ludique qui a l’intelligence de ne pas nous montrer l’intérieur du jeu mais de faire jouer notre imagination en nous en montrant des pièces rapportées de manière maline et originale. Car si le lion, les singes, les pachydermes et les grosses araignées étaient attendus, on s’attendait un peu moins à la mousson, aux moustiques, au plantes carnivores géantes ou aux sables mouvants. Cela apporte alors à chaque coup de dés son lot de surprises et de renouvellement des enjeux pour terminer cette partie.

Résultat, Jumanji est aussi divertissant que touchant et se regarde aujourd’hui encore avec un plaisir certain, en particulier grace à des personnges fort et leur relation travaillée. Le film sera un grand succès pour le réalisateur et l’acteur. A tel point qu’il engendrera une série animée et l’imagination de Zathura (faisant alors de John Favreau un peu l’héritier artisan de Johnston) et donc plus de 20 plus tard une suite qui se détachera heureusement suffisamment de son modèle pour ne pas souffrir de la comparaison.