Fondu au Noir, critique

Fondu au Noir, critique

Avec toute la pile de comics à lire, on a forcément pris du retard. Mais si la pile n’a pas diminué avec les fêtes, celles-ci ont tout de même permis d’avoir le temps de boucler certaines lectures, et en particulier les 400 pages de Fondu au Noir, le nouveau roman graphique noir d’Ed Brubaker et Sean Phillips qui font encore des merveilles ! C’est dispo chez Delcourt depuis fin novembre et il est encore temps de plonger dedans !

Fondu au Noir, critiqueDepuis Scène de Crime en 1999, l’association du scénariste Ed Brubaker et du dessinateur Sean Phillips nous aura permis d’avoir de nombreuses heures de lecture dans une ambiance de film noir. Sleeper, Criminal, Incognito, Fatale, en près de 20 ans, le duo aura touché autant au fantastique qu’au super-héros où au simple polar avec leur point de vue bien particulier. Avec Fondu au Noir, ils poursuivent sur leur lancée en s’intéressant de plus près au Hollywood des années 40. Au programme : meurtres, complots, starlettes et retours de guerre.

Comme de nombreux polars, tout commence par un meurtre, celui d’une starlette qui s’apprêtait à connaître la gloire. Et c’est le scénariste Charlie Parish qui la découvre en se réveillant. Alors que le studio cherche à étouffer l’affaire et à poursuivre le tournage et que le FBI s’en mêle, il va aussi mener l’enquête de son côté.

Fondu au Noir, critique

On ne va pas en dire beaucoup plus sur l’enquête si ce n’est que toute l’histoire résonne étonnamment dans l’actualité puisqu’évidemment, il est un peu question de harcèlement et de manipulation des starlettes par des producteurs sans scrupules. Mais l’enquête plonge aussi dans des arcanes historiques intéressantes et peu explorées par Hollywood. En effet, les auteurs n’hésite pas à replonger dans le contexte des listes noires de l’époque où se trouvaient tous ceux qui étaient soupçonnés de travailler avec des communistes.

Fondu au Noir, critique

Ajoutez à cela un personnage déjà perturbé par son retour de guerre, des amitiés complexes et un discours un peu meta sur le métier de scénariste, et vous obtenez une oeuvre de plus de 400 pages assez dense et passionnante à suivre. On pourra certes reprocher à Brubaker une conclusion un peu facile par rapport à tout ce qui est évoqué avant mais l’ensemble se tient très bien et se lit finalement assez rapidement. D’autant plus que le style de Sean Phillips évolue un peu tout en conservant sa noirceur.

Bref, Fondu au Noir est bien une oeuvre que n’aurait pas renié James Ellroy et dans laquelle le duo est encore une fois à l’aise pour nous emporter dans les arcanes d’une certaine noirceur humaine. A lire !