[Critique] – « Momo » – Sébastien Thiery et Vincent Lobelle.

[Critique] – « Momo » – Sébastien Thiery et Vincent Lobelle.

Le Christian Clavier movie est un genre qui ne se repose pas n'ayant pas oublié de nous offrir une dernière comédie gênante. Après Christian Clavier et la communauté Rom, Christian Clavier et la transsexualité, voici Christian Clavier et l'handicap. Oui, oui... Et croyez-nous, cette aventure est aussi inconfortable que mémorable.

Attention ! Avec ce film, vous allez pouvoir revivre les grandes heures de l'humour laissées par le mythique Tex des Z'amours (Que ta carrière repose en paix, petit trublion du Paf parti trop tôt...). Cet humour si propice au malaise, à la farce la plus grotesque possible pour parler d'un sujet où la moquerie est privilégiée. Cette adaptation filmique d'une pièce de théâtre populaire aurait du s'appeler Il est différent mais sympa : Le film tant son semblant de bienveillance envers ce couple composé d'un sourd et d'une aveugle est aussitôt dissimulé par une avalanche de gags douteux. On peut déjà se poser la question quant à la légitimité d'un tel film lorsque l'on sait que ce sont des acteurs valides qui s'amusent à imiter des handicapés au profit de la bouffonnerie.

Ici, peu importe ton handicap, il sera traité de la même façon universel : Avec les pires clichés qu'une personne pourrait faire d'une personne atteinte d'un handicap mental. La première séquence du film en est d'ailleurs risible : En faisant les courses, le personnage principal joué par Christian Clavier se prête à un dialogue improbable à base de Chocapic (vous n'aurez jamais autant envie d'en manger tant la marque apparaît à rabords tout le long du film) avec son supposé fils dans un jeu d'acteur où ça hurle et s'agite de partout, ce fils montré comme un personnage étrange et grotesque. Même chose lorsque la femme de Patrice apparaît, aveugle, arrivant avec son chien accompagnateur sous une musique inquiétante digne d'une parodie d'X-Files.

Mais en plus de ne pas épargner les handicapés, le film est aussi ridicule lorsqu'il oscille ses registres. Entre un ton comique malveillant et un ton dramatique, amené au couple Christian Clavier/Catherine Frot donnant lieu à des scènes improbables qui inspirent plus le rire que la tristesse. Il faut le voir pour le croire, comme pour son improbable chute digne d'un mauvais théâtre de boulevard...

On est donc jamais lassé de voir comment Christian Clavier peut tomber dans des comédies de plus en plus basses. La hâte de 2018 sera de voir tout son talent exposé aux aventures de Spirou et Fantasio.

Victor Van De Kadsye