Le plus Sauvage d'Entre Tous (1963) de Martin Ritt.

Ce film est adapté du roman "Hud" (1961), également titre en V.O. du film de Larry McMurtry qui sera connu également comme étant co-scénariste du film "Le Secret de Brockeback Moutain" (2005) de Ang Lee... Martin Ritt fait appel à son acteur fétiche pour tenir le rôle titre de Hud, Paul Newman avec qui il a déjà tourné "Les Feux de l'été" (1958), "Paris Blues" (1961) et "Aventures de Jeunesse" (1962) tandis que suivront "L'Outrage" (1964) et enfin "Hombre" (1967).

plus Sauvage d'Entre Tous (1963) Martin Ritt.

A ses côtés il y a l'expérimenté Melvyn Douglas de "Capitaines Courageux" (1937) de Victor Fleming à "Billy Budd" (1962) de Peter Ustinov en passant par les deux derniers films avec Greta Garbo, "Ninotshka" (1939) de Ernst Lubitsh et "La Femme aux Deux Visages" (1941) de George Cukor, ainsi que la jolie Patricia Neal, actrice plutôt oubliée aujourd'hui et pourtant déjà vue dans "Le Rebelle" (1949) de King Vidor, "Le Jour où la Terre s'arrêta" (1951) de Robert Wise, "Un homme dans la foule" (1957) de Elia Kazan et "Diamant sur Canapé" (1961) de Blake Edwards... Le scénario est écrit par le duo Irving Ravetch et Harriet Frank Jr., fidèles collaborateurs de Martin Ritt. On suit donc Hud (Ted en V.F.), fils d'un propriétaire de Ranch qui ne l'estime guère depuis que son jeune fils est mort dans un accident de la route alors que Hud était alcoolisé. Alors qu'une épidémie touche le bétail, le conflit entre Hud et son père s'envenime avec entre les deux la gouvernante et le petit-fils, neveu du défunt... Dans ce western moderne, contemporain et mélancolique, Paul Newman joue un anti-héros fataliste, symbole du déclin des valeurs familiales et par là même, des valeurs d'une Amérique déjà dans le passé. Paul Newman lui-même, comme son personnage, (et ce sur quelques films) est clairement dans la lignée d'un James Dean, on pense surtout "A l'Est d'Eden" (1955) de Elia Kazan.

Le plus Sauvage d'Entre Tous (1963) de Martin Ritt.

Un magnifique film Noir et Blanc merveilleusement photographié ajoute un charme certain et une nostalgie qui sied à une époque révolue. Une photographie par ailleurs récompensée d'un Oscar pour James Wong Howe, pionnier dans son domaine et déjà oscarisé pour "La Rose Tatouée" (1955) de Daniel Mann. Le film glanera encore deux Oscars, de la meilleure actrice pour Patricia Neal et du meilleur second rôle masculin pour Melvyn Douglas. Des acteurs au diapason, jouant juste sans esbroufe, sobre en symbiose avec l'atmosphère à la fois pesante et lancinante. Car le drame de l'épidémie n'est finalement qu'un prétexte pour décrire un conflit familial et générationnel entre un père dur et aigri et son fils rebelle sous le regard désolé du petit-fils et neveu. Un très grand film, dure et empreint d'une nostalgie mélancolique, comme un poème sur la fin d'une époque.

Note :

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