Le Crime de l’Orient-Express, critique

Le Crime de l’Orient-Express, critique

Rare sont les films qui vont sortir en même temps que Star Wars ce 13 décembre. Mais une adaptation d’Agatha Christie, c’est tout de même idéal autour de Noël alors pourquoi se priver de l’une des plus célèbres enquêtes d’Hercule Poirot avec Le Crime de l’Orient Express avec un casting en or ?

Le Crime de l’Orient-Express, critiqueDepuis sa parution en 1934, Le Crime de l’Orient-Express n’a connu que peu d’adaptation avec seulement un film de Sidney Lumet dans les années 70 et deux téléfilms plus récents. L’oeuvre d’Agatha Christie a finalement été plus présente à la télévision qu’au cinéma. Il était donc temps de redonner un peu d’allant aux aventure d’Hercule Poirot sur grand écran et c’est Kenneth Branagh qui s’en occupe avec tout le flegme britannique indispensable.

Pour l’histoire, nous voilà donc à bord du plus célèbre train de l’Europe des années 30. Un meurtre, un enquêteur et une douzaine de passagers forcément suspects. Rien de plus simple et en même temps de plus efficace pour jouer au Cluedo avec le spectateur. D’autant plus quand le mort n’était pas tout blanc et qu’on trouve chez chacun une raison de le tuer (histoires d’argent, de trahison, d’amour, de vengeance, …).

Le Crime de l’Orient-Express, critique

Voilà donc qui va donner du fil à retordre au célèbre détective belge mais aussi à son réalisateur. Car Kenneth Branagh doit ici faire force d’un peu de mystère et de suspense sur une histoire relativement connue et tenter de moderniser un peu tout cela. Malheureusement, mettons vite fin au suspense, le réalisateur n’est pas connu pour ses talents de visionnaires du cinéma et nous embarque dans une aventure plus que classique.

C’est bien simple, la structure ne varie pas d’un iota avec une rapide introduction, le meurtre, interrogatoire n°1, interrogatoire n°2, … fausse piste, résolution et explication. Tout est très mécanique et tourne tout seul sans grand rythme ni grande révélation. Bref, tout cela se traîne tout de même pas mal sans chercher à renouveler un peu le sujet en dehors des noms et fonctions de certains personnages. Côté modernité, on repassera.

Le Crime de l’Orient-Express, critique

On sent bien que Branagh se repose complètement sur la classe de son décor bien mis en valeur par la caméra et surtout sur l’efficacité de son casting. Car c’est surtout à l’impeccable ensemble d’acteurs et d’actrices que nous allons accorder notre attention. La bonne idée est évidemment de donner à Johnny Depp le rôle court mais indispensable de détestable victime qui colle alors bien à l’image actuelle de l’acteur. Une fois débarrassés de lui, il n’y a plus qu’à laisser les autres acteurs porter l’intrigue.

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Ainsi, on retrouve un Josh Gad surprenant en passant dans un rôle moins comique qu’à l’accoutumée, Pénélope Cruz en fait un petit peu trop alors que Willem Dafoe étonne en n’étant pour une fois pas un grand vilain psychotique et Michelle Pfeiffer joue parfaitement la veuve qui souhaite passer à autre chose avant de verser dans l’émotion. Mais c’est la révélation de Star Wars, Daisy Ridley qui montre là une autre facette de son jeu, subtile, attachante et pourtant suspecte, la jeune actrice confirme donc son talent et ça fait plaisir.

Par contre, face à ce casting idéal, c’est Kenneth Branagh qui s’est un peu tiré une balle dans le pied en s’octroyant le rôle de Poirot. Car si il porte bien la moustache et se montre un peu plus punchy que d’autres incarnation, il parle avec un accent et emprunte quelques mots français de manière assez désagréable qui ruinent parfois l’interprétation du personnage.

Le Crime de l’Orient-Express, critique

Roulant sur des rails bien posés et sans déviation, ce Crime de l’Orient-Express fait donc gentiment et simplement son job d’enquête au milieu d’un casting de grande classe, sans rien réinventer qui fera au moins passer l’hiver au chaud sans être désagréable.