[CRITIQUE] : Leatherface (PIFFF 2017)

Par Fuckcinephiles

Réalisateur : Alexandre Bustillo et Julien Maury

Acteurs : Stephen Dorff, Lili Taylor,...
Distributeur : Metropolitan FilmExport
Budget : -
Genre : Epouvante-Horreur, Thriller.
Nationalité : Américain.
Durée : 1h25min.

Synopsis :

Découvrez les origines du tueur de "Massacre à la tronçonneuse", Leatherface. Soupçonné d’avoir assassiné la fille du shérif Hartman, le cadet de la terrifiante famille Sawyer est enlevé à sa famille et placé en hôpital psychiatrique. Des années plus tard,  l’enfant devenu adulte profite d’une mutinerie pour s’échapper de l’asile avec trois autres psychopathes qui prennent en otage une jolie infirmière. La petite bande s’engage alors dans une balade sauvage, semant la terreur et la mort partout où ils passent. Le Shérif Hartman, assoiffé de vengeance, se lance à leur poursuite. De cette chasse à l’homme sanglante émergera le tueur à la tronçonneuse et au masque de cuir.


Critique :


On ne reviendra pas sur les galères rencontrés par les excellents Julien Maury et Alexandre Bustillo, papa de l'une des meilleures bandes horrifiques made in France de ses vingt dernières années - À l'Intérieur -, partis vivre l'American Dream avant de goûter à l'envers du décor d'une Hollywood la putain qui à la facheuse habitude de bouffer les cinéastes talentueux expatriés sur ses terres.
Surtout qu'entre deux projets plutôt ambitieux, les deux lascars se sont bornés à jouer avec le feu en tentant de toucher aux franchises/péloches cultes du giron horrifiques béni des 70's/80's (ils ont été attachés aux remakes d'Halloween, Massacre du Train Fantôme, Hellraiser, Les Griffes de la Nuit,...), un exercice périlleux particulièrement scruté par les cinéphiles endurcis et autres amoureux du cinéma de genre.


Dragué par Millenium Films, les deux franchiront in fine la ligne jaune en cornaquant un nouveau prequel au chef-d'oeuvre Massacre à la Tronçonneuse de Robe Hopper, Leatherface, dix ans pile poil après celui plus ou moins inspiré de Jonathan Liebesman (qui faisait suite au remake solide de Marcus Nispel).
Vrai road movie craspec au milieu des rednecks, plutôt riche en moments sanglants et pervers, le film se perd pourtant très vite dans les limites d'un concept déjà férocement bancal sur le papier : dévoiler les origines d'un monstre qui n'avait pas besoin d'un tel traitement.
Que l'on s'arrête sur le passé pédophile de Freddy Krueger (et encore, le remake s'est foiré sur le sujet, avec son Freddy au visage d'une tortue ninja badigeonner de pizza) ou la jeunesse turbulente de Michael Myers (la première moitié parfaite du remake de Rob Zombie) passe encore, mais que l'on cherche à mettre des images sur les raisons qui ont poussés Leatherface à tuer, alors que toute la magie du bonhomme réside justement sa violence froide, aveugle et sauvage;  c'est une erreur que deux fans de la saga comme les deux cinéastes, auraient dût éviter.
Et elle est louable pourtant, cette volonté de développer la mythologie du personnage (ils ne pouvaient pas faire pire que la majorité des suites) tout en baignant ce huitième film (déjà) de l'ambiance glauque si cher à la saga, mais rien ne tient vraiment debout, et la bande semble plus malade qu'autre chose, la faute sûrement à un charcutage en règle côté montage (les cinéastes n'ont pas le director's cut).


Férocement prévisible et aussi fin qu'un blockbuster de Roland Emmerich, ne prenant jamais le temps de croqué convenablement ses personnages (malgré des performances habités de Stephen Dorff et de la formidable Lili Taylor), ni de rythmé convenablement avant de balancer toute la sauce à la tronche du spectateur dans un twist final gore et expéditif, Leatherface est une origin story difficilement défendable, inutile et assez ennuyeuse (même si elle ne dépasse pas les quatre-vingts dix minutes), qui ne dépasse jamais vraiment le stade de l'horror movie bas de gamme made in US.
Espérons que ce bon vieux " Face de cuir " ne ressorte pas tout de suite sa lame motorisée...

Jonathan Chevrier