Les trois mousquetaires

Un grand merci à Pathé pour m’avoir permis de découvrir et de chroniquer le blu-ray du film « Les trois mousquetaires » de André Hunebelle.

Les_trois_mousquetaires

« Une amitié, pour être bien trempée, doit l’être dans le sang des autres. On est mousquetaires ou on ne l’est pas ! »

Le jeune D'Artagnan quitte sa Gascogne natale afin de se rendre à Paris pour devenir un mousquetaire du roi Louis XIII. Ne refusant aucun duel, il arrive à la capitale après de nombreuses aventures. Afin d'éviter un scandale, il doit bientôt se diriger vers l'Angleterre pour retrouver le collier de la Reine offert par son admirateur le duc de Buckingham. Accompagné par les trois mousquetaires, D'Artagnan devra notamment faire face à ceux qui complotent la chute du Roi...

« Vous êtes trois de plus, mais si vous insistez vous serez bientôt quatre de moins ! »

Les_trois_mousquetaires_Marchal

Fils d’une puissante famille composée d’industriels et de politiciens de haut rang, André Hunebelle mène d’abord une carrière de décorateur, s’imposant comme un designer et surtout un maitre-verrier reconnu, spécialité notamment dans les vases et les luminaires de style art déco. Mais passionné depuis toujours par le cinéma, il finit par abandonner son métier à la fin des années 30 pour se consacrer sur le tard à la production. Il produira ainsi les premiers films de Gilles Grangier, futur réalisateur des « Vieux de la vieille », ou encore « Feu sacré » porté par l’icône de l’époque, Viviane Romance. Finalement, dévoré par le démon de la réalisation, il passe sur le tard derrière la caméra, à cinquante ans passés, pour « Métier de fous ». Le film marque le début d’une prolifique carrière longue de près de trente ans, au cours de laquelle Hunebelle n’aura de cesse de développer un cinéma résolument populaire. Pour le grand public, il restera avant tout le cinéaste de deux grandes sagas des années 60 : « OSS 117 » (4 films entre 1964 et 1968) et surtout « Fantomas » (3 films entre 1964 et 1967). Mais avant cela, il fut au cours des années 50 un spécialiste du cinéma d’aventures et de cape et d’épée, adaptant notamment Michel Zévaco (« Le capitan », 1960), Paul Féval (« Le bossu », 1959), Eugène Sue (« Les mystères de Paris », 1962) et surtout Alexandre Dumas, avec « Les trois mousquetaires » en 1953.

« Un bon coup de pistolet vaut mieux qu’un long jugement »

Les_trois_mousquetaires_Hunebelle

En France comme en Amérique, le cinéma de cape et d’épée connait un éphémère retour en vogue au cours des années 50. En Amérique, il sera essentiellement à mettre au crédit de Richard Thorpe et de Stewart Granger. En France, il sera pour l’essentiel incarné par André Hunebelle et Jean Marais. En 1953, Hunebelle signe donc une très libre adaptation des « Trois mousquetaires » d’Alexandre Dumas. Volontiers léger, le film est ainsi davantage tourné vers la comédie  que vers l’aventure à proprement parler, sous la plume volontiers espiègle de Michel Audiard, scénariste du film et déjà avide de bons mots et de dialogues savoureux. A l’image d’un Bourvil embastillé qui appelle à la Révolution. Le récit, gentillet et grand public, se révèle plutôt trépidant, alternant combats à l’épée et moments de comédie pure. Le complot initial au cours du roman, fomenté par le Cardinal de Richelieu et Milady de Winter et aux enjeux plutôt abscons, se retrouvant ici bien vite relégué au second plan. Mais qu’importe : le récit, jamais sérieux, se révèle plutôt joyeux et divertissant. D’autant qu’il demeure porté par une formidable brochette de comédiens, parmi lesquels on retiendra Bourvil, Georges Marchal, Gino Cervi (le « Peppone » de « Don Camillo ») ou encore le tout jeune Jacques François, qui évoluent qui plus est dans des décors particulièrement soignés. Seuls bémol, la narration en voix off trop présente, un découpage trop marqué et surtout quelques vrais longueurs parfois un peu préjudiciable. A l’évidence, Hunebelle ne signe probablement pas là la meilleure adaptation du classique de Dumas, ni même la plus mémorable, mais il signe toutefois un film populaire plein d’envie, à la fois généreux et fort sympathique.

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Le blu-ray : le film est présenté dans une nouvelle copie intégralement restaurée à partir d’un master 4K du film, en version originale française (2.0).

Côté bonus,

Edité par Pathé, « Les trois mousquetaires » est disponible en combo DVD + blu-ray depuis le 22 novembre 2017.

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